Le top ten 2019 de Marc Godin

Au programme, de vieux loups de mer, des trolls, un méchant de comic book, des flics ripoux, des mafieux, des clones, un couple qui se déchire, quelques tentacules… Et un homme qui désobéit, qui dit non, et qui permet à Terrence Malick de terminer la décennie en beauté.

Par Marc Godin

10 – THE LIGHTHOUSE

De Robert Eggers avec Robert Pattinson et Willem Dafoe

Immense formaliste, Robert Eggers mitonne un pur objet de mise en scène (format carré, noir et blanc) et génère une tension nucléaire entre deux vieux loups de mer avec une série de visions furtives : une sirène ou le bout de tentacule d’une créature monstrueuse, qui évoquent à la fois Lovecraft et le Shining du Kubrick.

A lire : notre chronique complète sur THE Lighthouse

09 – GEMINI MAN

De Ang Lee avec Will Smith et Mary Elizabeth Winstead

Avec deux Will Smith pour le prix d’un, le Taïwanais Ang Lee (L’Odyssée de Pi, Un jour dans la vie de Billy Lynn) repousse les limites du 7e art, et retrouve la pureté des origines du cinéma grâce à une technologie de pointe.
Le cinéma du futur ?

A lire : notre chronique complète sur Gemini Man

08 – MARRIAGE STORY

De Noah Baumbachavec Adam Driver et Scarlett Johansson

Réalisateur de Frances Ha, Noah Baumbach signe ce film autobiographique, produit par Netflix, sur la désagrégation d’un couple. Quelques scènes de la vie conjugale pour une œuvre tranchante comme un rasoir. Tu en ressors le cœur en miettes.

07 – JOKER

De Todd Phillips avec Joaquin Phoenix et Robert De Niro

Sous influence de Martin Scorsese, une œuvre adulte et politique, à mille lieues du cinéma bas de plafond de super-héros. Et une interprétation démente de Joaquin Phoenix qui dévore l’écran.
Le feel bad movie de l’année.

A lire : notre chronique complète sur Joker

06 – THE IRISHMAN

De Martin Scorsese avec Robert De Niro et Al Pacino

Martin Scorsese et Robert De Niro se retrouvent pour un ultime tour de piste, une histoire de mafia, d’amitié, de trahison, de vieillesse et de mort. Avec en bonus, Al Pacino, Joe Pesci, Harvey Keitel…
Un requiem.

A lire : notre chronique complète sur The Irishman

05 – PARASITE

De Bong Joon-ho avec Kang-ho Song et Woo-sik Choi

La lutte des classes dynamitée par Bong Joon-ho, le Coréen virtuose de Memories of Murder ou Mother. Arnaques et coups de théâtre par un as de la mise en scène et de la manipulation.
Palme d’or méritée à Cannes.

A lire : notre chronique complète sur Parasite

04 – TRAINé SUR LE BITUME

De S. Craig Zahler avec Mel Gibson et Vince Vaughn

Flics suspendus, Mel Gibson et Vince Vaughn décident de braquer un dealer. Entre polar hardcore et manifeste politique, du ciné radical, viscéral, signé S. Craig Zahler, déjà auteur de l’excellent Bone Tomahawk. Mais pas de sortie salle…

A lire : notre chronique complète sur Trainé sur le bitume

03 – LA FAVORITE

De Yórgos Lánthimos avec Olivia Colman et Rachel Weisz

Drôle et cruel, le film en costumes dynamité par Yórgos Lánthimos, le réalisateur grec de The Lobster et La Mise à mort du cerf sacré. Un extraordinaire tour de force narratif et visuel, un manifeste punk aussi vibrant qu’intelligent.

A lire : notre chronique sur La Favorite

02 – ex aequo

BORDER

De Ali Abbasi avec Eero Milonoff et Eva Melander

MIDSOMMAR

De Ari Aster avec Florence Pugh et Jack Reynor

Les deux objets les plus zarbis de l’année.
Une femme repoussante possède un incroyable odorat qui lui permet de flairer la culpabilité. D’après un roman de l’auteur de Morse, un ovni qui questionne les frontières de la sexualité, de l’altérité, entre animalité et humain.

Réalisateur surdoué d’Hérédité, Ari Aster cisèle quant à lui une expérience vénéneuse sur fond de rupture amoureuse et de secte suédoise de babos zinzins. Comme Stanley Kubrick avec Shining, il dérègle les sens du spectateur avec une série de visions hallucinogènes pour te mettre le cerveau à l’envers.

A lire : notre chronique complète de Midsommar

01 – UNE VIE CACHéE

De Terence Malick avec August Dielh et Valerie Pachner

And the winner is… Terrence Malick.
A 76 ans, il retrouve la puissance tellurique de Tree of Life avec l’histoire de ce paysan autrichien, objecteur de conscience qui a refusé tout compromis et qui a été exécuté par les nazis en 1943. Pour filmer son chemin de croix, Malick peaufine (trois années de montage) une symphonie de beauté et d’émotion, un grand film lumineux qui donne à voir l’invisible, met des mots sur l’indicible.
En un mot, chef-d’œuvre.

A lire : notre chronique complète sur Une vie cachée

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