Un amour toxique, un ballet de sorcières, une femme disparue, des garçons sauvages, des tueurs en série, une jeunesse sacrifiée, des amours oubliées… 2018 nous a livré son lot de grands films, pour certains inoubliables, qui jettent une ombre à la fois sombre, sexy ou poétique sur une année particulièrement dépressive.
Par Marc Godin
01 – PHANTOM THREAD
Dans les années 50, une histoire d’amour toxique entre un couturier cruel et sa muse. Paul Thomas Anderson au sommet de son art. Le mot chef-d’œuvre paraît bien réducteur pour qualifier Phantom Thread. Dans une vie, on tombe rarement sur un tel monument.
Déjà un classique du 7e art.
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02 – SUSPIRIA
Dans une école de danse berlinoise, une jeune ballerine découvre un sabbat de sorcières. Entre Shining et Francis Bacon, un cauchemar anxiogène, doublé d’un pur objet de mise en scène. Un des grands chocs esthétique et sensoriel de l’année.
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03 – BURNING
En Corée, les relations mystérieuses au sein d’un triangle amoureux. Un film-énigme, entre thriller existentiel et cauchemar cotonneux. Le chef-d’œuvre de Lee Chang-dong.
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04 – LES GARÇONS SAUVAGES
Le premier long-métrage de Bertrand Mandico est un chef-d’œuvre d’inventivité et de sensualité, une œuvre sexuée, frémissante, qui te donne la trique et la rage. Un fantasme de cinéma, entre sublime et kitsch.
05 – THE RIDER
Etoile montante du rodéo, un jeune cow-boy voit sa vie basculer après qu’un cheval lui a défoncé le crâne. Une œuvre fragile et fascinante, un splendide western moderne et existentiel.
06 – 3 BILLBOARDS, LES PANNEAUX DE LA VENGEANCE
Après l’assassinat de sa fille, une mère de famille badass part en guerre contre la police de son bled. Frances McDormand en tête d’un fabuleux casting, dans le meilleur film du réalisateur de Bons baisers de Bruges.
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07 – COLD WAR
Sur une dizaine d’années, lors de la guerre froide, une histoire d’amour violente et impossible. Réalisateur d’Ida, Pawel Pawlikowski cisèle de plans beaux comme des peintures, dans un somptueux noir et blanc. Il te prend la main, te transporte dans une dérive passionnelle entre la Pologne et Paris, pour mieux te crever le cœur. Prix de la Mise en scène à Cannes.
08 – LETO
Dans le Leningrad des années 1980, des jeunes Russes vivent de rock et d’amour. Signé Kirill Serebrennikov, un hymne vibrant à la jeunesse, à la liberté et à la musique.
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09 – UTØYA 22 JUILLET
En un hallucinant plan séquence, le Norvégien Erik Poppe retrace le massacre de 69 jeunes sur l’île d’Utøya en 2011. Immersive et implacable, une incroyable proposition de cinéma.
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10 – HEREDITE / THE HOUSE THAT JACK BUILT
Ex-aequo, Ari Aster & Lars Von Trier.
Pour son premier long-métrage, Ari Aster, 31 ans, signe le film d’horreur parfait, sous influence kubrickienne, une plongée sauvage dans une psyché en folie.
Lars Von Trier plonge quant à lui dans la tête d’un serial killer qui considère le meurtre comme une œuvre d’art. Un cauchemar burlesque et dément, mitonné par notre punk danois préféré.
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