En mood… « Mickey roi du monde ! »

La vente de la Fox à Disney est donc bel et bien entérinée. Si on m’avait dit qu’un jour une petite souris dessinée uniquement avec des ronds et un air plus niais que Winnie l’ourson dominerait le monde, et bien je, ne l’aurais pas plus cru que vous !

Par Colonel Dawa

L’argent pourrit les gens, chantait NTM en 1991, c’est pas faux mais l’argent permet surtout, à l’instar de pas mal de méchants dans le cinéma et la littérature, de contrôler le monde, ou tout du moins celui de la culture et des loisirs, bienvenue dans la planète enfantine mais pas si infantile que ça, de Disney.

Disney bouffe Pixar

Je me souviens encore de 1996 et de cette véritable claque qu’avait été la sortie de Toy Story. Cette année-là, en 1h17 que durait le film de John Lasseter, Pixar avait renvoyé le tout puissant Disney dans les tréfonds d’une animation old school et complètement dépassée. Deux ans encore avant ce coup d’éclat, Le Roi Lion avait une fois de plus permis à la firme de feu Walt Disney de régner sans aucune concurrence sur le marché ultra lucratif de ce qu’on appelait encore à l’époque, le « dessin animé », ce règne était apparemment compté puisque Steve Jobs et John Lasseter, en embuscade, préparaient ce coup d’éclat qui allait faire en sorte qu’il y aurait désormais un « avant » et un « après » Toy Story.

La firme décida de réagir et d’enfoncer le clou d’une animation traditionnelle, mais la magie ne fonctionnait plus, de Hercule en 1997 à Kuzko en 2001 – on passera sur les Roi Lion 2, La belle et le Clochard 2 ou La petite Sirène 2 -, Disney affiche tellement un manque de créativité, une déficience technique et une fuite en avant désespérée que le public, jeune ou adulte, boude en masse ses dernières productions.

A défaut d’enfoncer le clou, Disney s’était donc enfoncé tout court.

C’est alors que « bon sang mais c’est bien sûr ! », comme une révélation, Mickey, peut-être à la suite d’une cuite dépressive, s’était dit que finalement, à l’instar des adaptations de la plupart des comtes, autant faire rentrer le loup dans la bergerie plutôt que de se faire manger tout cru.

Disney a donc sorti son carnet de chèques, et c’est Picsou lui-même qui malgré son nom, déboursa la modique somme de 7,4 milliards de dollars et devint propriétaire de… Pixar.

Disney bouffe Marvel

Mais Disney qui depuis déjà belle lurette ne se contentait plus de distraire le public au travers de films d’animations, comptait surtout devenir, à terme le plus gros acteur et le plus puissant studio de cinéma de Hollywood.

Au milieu des années 2000, la firme, grâce à Pixar était devenue le leader incontesté de « l’animation 3D », et ce malgré une concurrence assez balèze comme notamment Dreamworks, en partie créée par Jeffrey Katzenberg, son ex boss.

Mais l’appétit vient en mangeant, et côté filmo hors animation, si Pirates des Caraibes fait exception en cartonnant avec son premier opus en 2003, Disney se vautre régulièrement dans des productions totalement vide de créativité et d’inventivité, Rêve de Champion avec Dennis Quaid en 2002 ou encore Le Manoir Hanté avec Eddie Murphy en 2004, ne marqueront la mémoire de… personne.

Alors l’appétit vient en mangeant – oui je me répète -, et plutôt que de se creuser les méninges et de développer l’écriture et la technique, l’ogre Disney décida de s’offrir ce qui deviendra un monstre : Marvel Entertainment. Désormais Stan Lee avait vendu son âme, avec Irom Man, Spider-Man, Hulk et tant d’autres pour quatre milliards de dollars.

Disney bouffe Lucasfilm

« J’ai toujours été un grand fan de Disney », avait déclaré George Lucas en 1999 lors de la sortie de La Menace Fantôme, face à des fans mécontents qui lui reprochaient de « disneyifier » la franchise.

« J’investis dans Disney, c’est mon fonds de pension », déclarait-il treize ans plus tard, lorsque la galaxie apprenait que désormais, Luke Skywalker, Han Solo, princesse Leïa et toute la clique, appartiendrait à Mickey.

Il n’y eut pas de suicidés chez les fans mais le séisme fut tel, que certains imaginaient déjà les Ewoks, déjà peu populaires, à la place des sept nains !

La suite, vous la connaissez, deux épisodes et deux spin-off plus tard, la cash machine s’est emballée proportionnellement aux désillusions des afficionados le la galaxie.

Mais peut-être que l’échec de Solo va aider Disney à se rapprocher un tantinet de l’ADN de la saga qui pour le moment, pour les accros, semble se barrer un peu dans tous les sens !

Disney bouffe la Fox

En 2018, oubliés les 7,4 milliards de Pixar et les 4 milliards de Marvel et Lucasfilm, Disney, après de longs mois de négociations semble clairement être le seul acheteur possible de la Fox, avec un prix d’acquisition de… 71,3 milliards de dollars. Somme qui enfonce totalement la proposition de Comcast et ses malheureux petits 65 milliards.

C’est donc ainsi que Walt Disney va détenir tout l’activité cinoche de la 20th Fox ainsi que le catalogue du studio et évidemment tout ce qui concerne les plateformes de diffusion et la vidéo, et surtout la chaine Sky.

Il est encore trop tôt pour savoir ou même deviner ce qu’un tel quasi-monopole donnera en terme d’inventivité, mais il faut reconnaître que si Disney rachète à tout va, ils sont tellement démissionnaires sur le plan créatif qu’on peut leur reconnaître une chose, c’est de laisser chaque entité libre de sa créativité.

Si on m’avait dit qu’un jour, une souris dominerait le monde !

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