Steven Spielberg : notre top 20

Article publié le 10 octobre 2019 et mis à jour le 21 février 2023

Véritable machine de guerre, de la comédie au drame en passant par la politique ou la science-fiction, Steven Spielberg évolue d’un registre à l’autre avec une facilité que ses contemporains lui envient. A l’heure où le maestro sort son introspection cinématographique The Fabelmans, voici un classement forcément subjectif, de ses 20 meilleurs films depuis ses débuts, il y a… 50 ans. 

Par Colonel Dawa

20 – A.I. 2001

avec Jude Law et Haley Joel Osment

Le Pitch : Dans un futur proche, l’humanité vit en harmonie avec les « méchas », des androïdes à leur service pour toutes les taches ménagères mais aussi sur le plan amoureux. Un couple dont le fils est dans le coma, adopte David, un enfant robot qui leur voue un amour sans limites. Mais Martin, leur fils biologique se réveille de son coma. Comment les deux enfants vont-ils cohabiter et comment les parents vont gérer leurs choix ?
Le film : Magnifiquement photographié par Janusz Kaminski, complice de Spielberg depuis La Liste de Schindler, le film, d’abord initié par Stanley Kubrick d’après la nouvelle Les Supertoys durent tout l’été de Brian Aldliss, fut un échec public. Il n’en demeure pas moins que A.I. est un chef d’œuvre assez incompris sur une thématique très Dickienne, et au travers d’une enfance qui souffre, une thématique très… Spielbergienne.
Les acteurs : Jude Law avait encore quelques cheveux et y est impeccable quant à Haley Joel Osment, qui incarne David, il s’en dégage une émotion plus que palpable, et à coté de laquelle il est difficile de passer. Le jeune acteur fera une petite carrière par la suite mais ne retrouvera plus jamais de premier rôle.
L’anecdote de SEE : David le robot a juste un petit problème, il ne cligne jamais les yeux.

19 – Les aventures de Tintin : Le Secret de la Licorne – 2011

avec Jamie Bell, Andy serkis et Daniel Craig

Le pitch : En achetant une maquette de bateau : La Licorne, Tintin, est amené à enquêter sur une très vieille énigme. Ivan Ivanovitch Sakharine, le vilain méchant de l’histoire, est persuadé que Tintin a volé le trésor du pirate Rackham Le Rouge.
Le film : Entièrement réalisé en « performance capture » et co-scénarisé par Edgar Wright qui réalisera plus tard, Shaun of the Dead et Baby Driver, le film, co-produit par Peter Jackson,  qui devait être le premier d’une trilogie, n’a pas atteint le public escompté. C’est pourtant une œuvre impeccable qui allie parfaitement la BD et le cinéma, avec peut-être un degré d’action contemporain, que les fans de la B.D. on pu regretter.
Les acteurs : Jamie Bell incarne Tintin à la perfection et Andy Serkis « presque » pas maquillé pour une fois, semble avoir été imaginé par Hergé himself pour revêtir le costume du capitaine Haddock.
L’anecdote de SEE : Danny deVito a participé au tournage mais toutes ses scènes ont été coupées au montage.

18 – Empire du soleil – 1987

avec Christian Bale et John Malkovitch

Le Pitch : 8 décembre 1941, le jeune James Graham se retrouve séparé de sa famille et quitte Shangai pour se retrouver prisonnier dans un camp japonais. Il transforme sa détention en aventure et décide de se rendre indispensable à tous. Le film est tiré du roman éponyme de J.G. Ballard, et raconte sa propre histoire.
Le film : Spielberg y aborde encore la thématique de « l’enfant qui souffre », et par la même occasion, la résilience de ce dernier. Trois ans après La Couleur Pourpre, un de ses plus grands films, le maestro offre avec Empire du Soleil, un véritable manifeste historique et une sacrée aventure humaine.
Les acteurs : Christian Bale, alors tout jeune acteur, y livre une performance exceptionnelle, son interprétation d’un James Graham livré à lui-même et donc obligé de survivre dans un milieu hostile, laisse supposer la grande carrière qui suivra. John Malkovitch qui n’était pas loin de ses débuts dans ce film, réalisera une fin de décennie parfaite avec ensuite Les Liaisons Dangereuses en 1988 et le magnifique mais incompris Un Thé au Sahara en 1989.
L’anecdote de SEE : C’est David Lean qui devait réaliser Empire du Soleil, il refusa car il trouvait l’histoire trop proche du Pont de la Rivière KwaI.

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17 – Le Pont des Espions – 2015

avec Tom Hanks et Mark Rylance

Le pitch : L’histoire, inspirée de faits réels, raconte comment James Donovan s’est retrouvé missionné par la CIA, de négocier la libération d’un pilote américain en pleine… guerre froide.
Le film : Steven Spielberg ne libère pas son talent qu’au travers des films d’aventure ou de science-fiction. Le réalisateur affectionne également et tout particulièrement les films politiques. Avec une mise en scène ultra classique, on est très éloigné de RPO ou Minority Report, Spielberg nous embarque dans un film d’espionnage digne des Trois Jours du Condor de Sydney Pollack ou encore de La Cinquième Colonne d’Alfred Hitchcock
Les acteurs : Tom Hanks, n’en est pas dans ce film, à sa première collaboration avec le réalisateur. Il a déjà joué en 1998 dans Il faut sauver le soldat Ryan, en 2002 dans Arrête-moi si tu peux et en 2004 dans Le Terminal. Il y campe un James Donovan tout en finesse confronté à une situation qu’il a l’impression de ne pas maîtriser. Mark Rylance que l’on retrouvera dans RPO, joue un Rudolf Abel hyper convaincant et dur à la… négociation.
L’anecdote de SEE : Une première version a failli voir le jour en 1965 avec Gregory Peck dans le rôle de James Donovan.

16 – Le terminal – 2004

avec Tom Hanks et Catherine Zeta-Jones

Le pitch : Vicktor Navorski, se retrouve bloqué à l’aéroport JFK suite à une guerre civile dans son pays d’origine et la confiscation de son passeport par l’aéroport. Il va s’installer dans une section fermée de l’aéroport, et va commencer à faire de petits boulots.
Le film : Steven Spielberg aime les huis-clos et la saisissante scène du bateau dans Les Dents de la Mer en est une preuve. Ici, il excelle dans l’exercice et montre à quel point un aéroport peut s’humaniser, le tout sur le ton d’une comédie réussie, mais il n’en oublie pas les thématiques de l’appartenance, de l’immigration et du racisme. D’ailleurs le film est inspiré d’une histoire vraie, celle de l’iranien Mehram Karimi Nasseri, qui lui, s’était retrouvé bloqué à l’aéroport CDG, de 1988 à… 2004.
Les acteurs : Ou plutôt l’acteur. En effet, Tom Hanks nous refait ici le coup de Seul au Monde mais dans un univers surpeuplé. Ce Robinson Crusoé des temps modernes, Hanks nous le livre avec tout son potentiel comique mais également toute la dramaturgie dont l’acteur est capable.
L’anecdote de SEE : La plus grande partie du film a été tournée à l’aéroport de Mirabel au Québec. Si vous avez l’œil, vous apercevrez des avions d’Air Transat qui en réalité, ne desservent pas New York.

15 – Munich – 2005

avec Eric Bana et Daniel Craig

Le pitch : 5 septembre 1972, en plein Jeux Olympiques de Munich, un commando de palestiniens, tous membres du groupe Septembre noir prennent en otage et tuent 11 athlètes de la délégation israélienne. Le Gouvernement de Golda Meier monte l’opération « Colère de Dieu ». Avner, jeune agent du Mossad, est chargé avec quatre autres hommes de traquer les membres de Septembre noir responsables de l’attentat de Munich.
Le bilan : Le réalisateur pousse à fond le processus du thriller politique et livre un film compact et tendu dans lequel tous les partis-pris, qu’ils soient sur le fond ou sur la forme, sont poussés à l’extrême. Il en résulte un film haletant et passionnant.
Les acteurs : Eric Bana au sommet de son jeu, incarne un Avner sombre et implacable, Daniel Craig, qui n’a pas encore endossé le costume de 007, n’est pas en reste en termes de performance et quelques français au casing comme Mathieu Kassovitz, Mathieu Amalric et Yvan Attal.
L’anecdote de SEE : Les vrais terroristes palestiniens se sont plaints de ne pas avoir été consultés par Steven Spielberg pour le tournage.

14 – Arrête-moi si tu peux – 2002

avec Leonardo DiCaprio et Tom Hanks

Le pitch : Années soixante aux Etats-Unis, l’histoire vraie de Franck Abagnale Jr, qui après avoir détourné des millions de dollars, devient l’un des dix escrocs les plus recherchés par le FBI. Carl Hanrathy est l’agent chargé de cette traque qui semble tout bonnement impossible.
Le film : Une des meilleures, si ce n’est la meilleure comédie du réalisateur. De la reconstitution esthétique des années soixante à l’incroyable cavale d’Abagnale, en passant par l’introspection de chacun des personnages phare, ce film est une sorte d’Indiana Jones urbain. Spielberg s’amuse et on le sent proche de ses acteurs comme jamais.
Les acteurs : Leo DiCaprio, dont on peut regretter que ce soit la seule collaboration avec le maestro, prouve que s’il n’est pas capable de s’agripper à une planche dans une eau gelée, peut par contre embarquer tout le monde dans un registre hyper large. Ce sera un film charnière pour lui, qui sauvera sa carrière de la noyade.Tom Hanks, brillant comme à son habitude, campe un personnage solitaire et obnubilé par cette quête et en empathie totale avec sa proie. A noter les excellentes participations de Christopher Walken et Nathalie Baye.
L’anecdote de SEE : C’est initialement Johnny Depp qui devait jouer le rôle de Franck Abagnale Jr.

13 – La liste de Schindler – 1993

avec Liam Neeson et Ben Kinsley

Le pitch : L’histoire vraie d’Oskar Schindler, un industriel d’origine autrichienne, qui va faire travailler des juifs dans son usine durant la seconde guerre mondiale, et qui va ainsi, sauver plus de 1000 hommes et femmes du camps d’Auschwitz.
Le Film : Chef d’œuvre absolu de plus de 3h, ce film devait initialement être réalisé par Martin Scorsese. C’est la première collaboration entre Spielberg et le directeur de la photographie, Janusz Kaminski. Ce dernier va lui imposer de tourner le film en noir et blanc et va également poser ses marques avec une image hyper contrastée et un clair obscur totalement inhabituel pour l’époque. Film lent et long mais ni trop lent ni trop long, La Liste de Schindler fait office de témoignage cinématographique d’une période si noire pour l’histoire. Le film est classé huitième dans le top 100 de l’American Film Institute.
Les acteurs : Bien avant Star Wars et Taken, le rôle d’Oskar Schindler reste à ce jour, la meilleure performance d’acteur de Liam Neeson. C’est également le cas pour Ben Kingsley et Ralph Fiennes, tout deux au top de leur jeu.
L’anecdote de SEE : Si c’est Scorsese qui devait réaliser La Liste de Schindler, Spielberg lui, devait être aux manettes des Nerfs à Vif.

12 – La Guerre des Mondes – 2005

avec Tom Cruise et Dakota Fanning

Le pitch : Tiré du roman éponyme de H.G. Wells, l’histoire de Ray Ferrier, père divorcé qui, alors qu’il a la garde de ses enfants, va se retrouver confronté à un monde en ruine suite à une invasion dévastatrice d’extra-terrestres.
Le film : Véritable claque sur le pian visuel, Spielberg n’en oublie pas pour autant le propos. Entre film d’horreur, de catastrophe et d’anticipation, le réalisateur aborde ici un de ses thèmes de prédilection, la perte de l’innocence. Une fois encore, les enfants se retrouvent confrontés à des situations plus qu’horribles. Malgré une fin légèrement remplie de « bons sentiments », La Guerre des Mondes reste une référence moderne du genre.
Les acteurs : Deuxième participation de Tom Cruise avec Spielberg, après l’ultra-stéroïdé, Minority Report, l’acteur est parfaitement à sa place et montre tout le talent que certains devraient tout de même lui reconnaître. Quant aux enfants, joués par Ty Simpkins et Dakota Fanning, leur prestation est poignante, ils feront chacun une vraie carrière.
L’anecdote de SEE : La Guerre des Mondes était un vieux projet de Spielberg, c’est pendant une visite de Tom Cruise sur le tournage d’Arrête-moi si tu peux que l’acteur et le réalisateur on dit « Banco ! »

11 – Pentagon Papers – 2018

avec Tom Hanks et Meryl Streep

Le Pitch : En 1971, Katherine Graham, directrice du journal The Washington Post, décide en collaboration avec son rédacteur en chef Ben Bradlee, de divulguer des documents implicants la responsabilité des Etats-Unis dans le déclenchement de la guerre du Viêt Nam.
Le bilan : En pleine période post Weisntein et #metoo, Spielberg, au delà d’un nouveau thriller politique, livre surtout un des plus beaux portraits de femme de ces dix dernières années au cinéma. Haletant, Pentagon est une preuve de plus de la maîtrise du réalisateur sur la forme au service du fond.
Les acteurs : Au delà d’une nouvelle prestation impeccable de Tom Hanks, et du jeu tout en finesse et retenue de Meryl Streep, le film offre aussi une très belle galerie d’acteurs avec Bob Odenkirk, Tracy Letts, Jesse Plemons ou encore Michael Stuhlbarg.
L’anecdote de SEE : Le document original des « Pentagon Papers », comportait 7000 pages.

10 – Minority Report – 2002

avec Tom Cruise et Katryn Morris

Le pitch : En 2054, à Washington, le Ministère de la Justice a mis au point « Précrime ». Trois extra-lucides ont la capacité d’anticiper les meurtres et envoient sur écran les images des images préventives. Un jour, John Anderton, contrôleur de « Précrime » se voit lui-même coupable d’un assassinat.
Le film : Pas d’enfants dans ce film pour Spielberg, sa version du livre de Philip K. Dick est un film adulte et pour adultes. Il parvient de manière époustouflante à créer une vison du futur où l’on alterne avec un immense plaisir entre technologie et psychologie.
Les acteurs : Là aussi, on va plutôt dire « L’acteur ». trois ans avant La Guerre des Mondes, Tom Cruise offre une prestation essentielle dans sa carrière. Entre douleur et dynamisme, ke comédien prouve ici une fois de plus, l’ampleur de son registre.
L’anecdote de SEE : Le tournage n’a duré que 54 jours et nécessité 132 décors différents.

09 – Rencontre du troisième type – 1978

avec Richard Dreyfuss et François Truffaut

Le pitch : Le scientifique français Claude Lacombe découvre en plein désert deux avions de guerre. Il s’agit des TBF Avengers, disparus de manière inexpliquée en décembre 1945.
Le film : Deux ans après son chef d’œuvre ultime, Les Dents de la Mer, Steven Spielberg écrit avec son scénariste Paul Schrader, l’histoire d’un film de science-fiction pour son ami Françpis Truffaut. Au delà du discours scientifique et au delà également de la science-fiction, le réalisateur place ici ses doutes quant à la nature humaine et mise sur l’intime plutôt que le spectaculaire.
Les acteurs : Richard Dreyfuss, dans le rôle de Roy Neary, l’assistant de Claude Lacombe, excelle dans sa performance et l’emporte sur un François Truffaut qui essaye comme il peut de dépasser son statut de metteur en scène.
L’anecdote de SEE : C’est l’italien Carlo Rambaldi qui a créé les petites marionnettes articulées pour incarner les Aliens. Rambaldi travaillera par la suite avec Ridley Scott pour sur Alien et retrouvera Spielberg en 1982 pour E.T.

08 – Duel – 1971

avec Denis Weaver et Jacqueline Scott

Le pitch : L’histoire de David Mann, représentant en informatique, qui se retrouve pourchassé et percuté à plusieurs reprises par un camion rempli de matières inflammables.
Le film : Premier long métrage de la toute jeune carrière du cinéaste, le scénario de Duel a été écrit par Richard Matheson, auteur de science fiction, notamment de Je Suis une Légende, mais aussi scénariste de L’Homme qui rétrécit de Jack Arnold. Ce téléfilm est une vraie démonstration de suspense et de tension, en partie dûs à la quasi absence de dialogues et au fait qu’à aucun moment, le visage du conducteur du camion n’est montré ni même suggéré. C’est le film qui a révélé Steven Spielberg.
Les acteurs : On peut considérer que le camion poursuiveur en est l’acteur principal, et Denis Weaver en modeste employé traversant la Californie qui se retrouve dans la peau d’un conducteur effrayé, est subjuguant de justesse.
L’anecdote de SEE : A la fin de Duel, Spielberg a utilisé un effet sonore qu’il réutilisé à la fin des Dents de la Mer lorsque la carcasse du requin sombre dans l’océan. une sorte d’hommage au film qui l’aura fait connaître.

07 – La Couleur Pourpre – 1985

avec Danny Glover et Whoopi Golberg

Le pitch : Celie et Nettie sont deux sœurs issues d’une famille de couleur noire au début du 20e siècle dans le sud des Etats-Unis. La Couleur Pourpre est d’adaptation du roman éponyme d’Alice Walker.
Le film : Le film qui dure 2h30, est une œuvre majeure dans la filmographie de Spielberg. Véritable manifeste anti-raciste, le réalisateur y fait état d’à peu près toutes ses obsessions quant à la nature humaine, notamment l’oppression et l’injustice. Mais pour la première fois dans son œuvre, Il y condamne une Amérique presque incapable d’intégrer une population afro. Pour enfoncer le clou, c’est le musicien et producteur Quincy Jones qui compose une bande-annonce magistrale, remplie de gospel et d’âme. Le film fut nominés 11 fois aux Oscars mais revint bredouille de la cérémonie.
Les acteurs : On est aux débuts des carrières de Whoopi Goldberg et de Danny Glover, ils y sont fabuleux et posent tous les deux les bases de leurs parcours respectifs.
L’anecdote de SEE : C’est la chanteuse Tina Turner qui devait initialement jouer le rôle Celie, elle refusa au profit de sa carrière musicale. Whoopi Goldberg lui dit encore merci.

06 – Il faut sauver le soldat Ryan – 1998

avec Tom Hanks et Tom Sizemore

Le pitch : Le Capitaine John H. Miller, alors que les forces alliées débarquent sur Omaha Beach, est missionné pour récupérer le soldat Ryan dont les trois frères sont morts au combat. Face aux difficultés, l’équipée se demande s’il faut bien risquer la vie de plusieurs hommes pour un simple soldat.
Le film : Spielberg a voulu faire une œuvre de guerre ultra réaliste, à la limite du documentaire. Il suffit juste de regarder les 20 premières minutes du film, illustrant la boucherie que le débarquement en Normandie fut, pour se rendre compte de l’intention. A sa sortie, coté spectateurs, certains quittaient les salles avec une envie de vomir et côté anciens combattants, ces derniers emmenaient leurs petits enfants voir le film pour leur montrer ce qu’ils avaient « vraiment » vécu. Le film, que l’on peut comparer à Full Metal Jacket dans sa narration en deux parties, est un classique du film de guerre qui offrira enfin l’Oscar du meilleur réalisateur à Spielberg.
Les acteurs : Tom Hanks et Tom Sizemore jouent une partition parfaite qui laisse apparaitre une tension hors norme et installent une « peur du soldat » comme rarement ressentie dans un film du genre. Matt Damon, en James Francis Ryan est également à la hauteur et son attente devient la notre à travers sa performance.
L’anecdote de SEE : Pour les 20 premières minutes illustrant le débarquement, pour rendre réaliste l’impact des balles sur les corps, Spielberg a demandé que l’on enregistre le son de balles tirées sur des carcasses de cadavres de vaches.

05 – Jurassic Park – 1993

avec Sam Neil et Laura Dern

Le pitch : Le milliardaire Joh Hammond s’est lancé dans le « clonage » de dinosaures suite à la découverte d’un ADN dans un fossile de moustique préhistorique. Il décide d’ouvrir un parc à thème sur une île au large du Costa Rica. Forcément, ça ne va pas se passer comme prévu.
Le film : LE film qui a failli nous faire croire que les dinosaures existaient encore sur cette terre. Et cette prouesse est due aux effets spéciaux dirigés par Stan Winston. Ce dernier a été engagé par Spielberg suite à ses collaborations avec Ridley Scott pour Alien et James Cameron pour Terminator. Là encore, les enfants se retrouvent dans des situations totalement horrifiques, le spectacle est ultra efficace et contrairement à ce que le public attendait à l’époque, il n’est pas… tout public. Les âmes sensibles pouvant être tout simplement terrorisées !
Les acteurs : Sam Neil et Laura Dern ont les premiers rôles, et leur composition de chercheurs à qui on offre les jouets qu’ils ont toujours rêvé d’avoir, est impeccable. Mais la vraie performance de ce film, c’est Jeff Goldblum qui la réalise. Noir, cynique, physique, il est géant et Spielberg le reprendra pour Le Monde Perdu.
L’anecdote de SEE : Les ingénieurs du son ont mixés des bruits de chiens, de tigres, d’alligators, d’éléphants et de… pingouins pour créer le rugissement du T-Rex.

04 – Ready Player One – 2018

avec Tye Sheridan et Olivia Cooke

Le pitch : L’action se déroule en 2045. Alors que c’est le chaos, l’humanité passe l’essentiel de son temps dans un jeu et espace virtuel interconnecté, appelé OASIS.
Le film : A 71 ans, le cinéaste met carrément à l’amende tous les jeunes réalisateurs et s’installe définitivement comme le boss actuel du cinéma. La virtuosité de la mise en scène et la fidélité du roman d’Ernest Cline en terme de références à la pop culture des années 80 et 90, sont sidérants. Le spectacle est étonnant et il fait office d’auto-hommage à son auteur.
Les acteurs : Le jeune Tye Sheridan en Wade/Parzival est étonnant de justesse dans un rôle où le fond vert a sûrement été plus présent que le réel. Quant à la britannique Olivia Cooke, elle s’impose comme une actrice qu’il faudra suivre à l’avenir.
L’anecdote de SEE : Christopher NolanRobert ZemeckisMatthew VaughnPeter Jackson et Edgar Wright ont tous été pressentis pour réaliser le film.

03 – Les Aventuriers de l’Arche Perdue – 1981

avec Harrison Ford et Karen Allen

Le pitch : En 1936, le docteur Henri Jones et son ancienne maîtresse Marion Ravenwood sont en possession du Médaillon de Râ, ce dernier semble être une première étape pour retrouver l’Arche d’Alliance dans laquelle Moïse a déposé les Dix Commandements.
Le film : Après Rencontre du Troisième Type et avant E.T., Spielberg s’offre une parenthèse purement spectaculaire et invente un héros qui pourrait être directement inspiré d’une bande-dessinée. Le slogan de l’époque était « Désormais, l’aventure a un nom » et effectivement, on peut dire que presque quarante ans après, ce film a posé les bases de l’aventure au cinéma.
Les acteurs : Harrison Ford est au sommet de sa forme en vieux garçon omnibulé par la science et ses recherches. Karen Allen, elle, y propose ce qui est encore aujourd’hui, considéré comme la meilleure performance de sa carrière.
L’anecdote de SEE : Pendant le tournage en Tunisie, l’ensemble de l’équipe a chopé une terrible tourista, à l’exception de Steven Spielberg qui avait apporté ses propres cannettes. Un bon cinéaste n’est jamais assez prévoyant !

02 – E.T. L’extra—terrestre 1982

avec Henry Thomas et Drew Barrymore

Le pitch : En banlieue de Los Angeles, en pleine nuit, un objet non identifiable atterrit. Surpris par des patrouilleurs humains, les extra-terrestres venus en mission sur Terre doivent repartir dans la précipitation. L’un deux n’aura pas le temps de remonter dans la soucoupe. Seul sur la Terre et apeuré, il va trouver refuge dans une famille de banlieue et va rencontrer Elliott, un garçon de 10 ans.
Le film : Le film est tourné exclusivement au travers des yeux d’Elliot pendant les deux tiers de sa durée, deux tiers qui n’offrent qu’une place secondaire aux adultes à l’exception de la mère d’Elliot. C’est dans la troisième partie que Spielberg remet en avant les « grands » et ils deviennent finalement le principal danger d’Elliot et E.T. Loin d’être infantile, le réalisateur nous offre un spectacle métaphorique sur la tolérance et l’amitié d’une poésie exceptionnelle.
Les acteurs : Tout repose sur les épaules des jeunes Henry Thomas et Drew Barrymore, leur registre est étonnant d’émotion et d’humour. Si Thomas passera un peu à côté de sa carrière, Barrymore aura plus de chance de son côté, malgré une adolescence perturbée.
L’anecdote de SEE : Pour les fans du réalisateur, la silhouette d’E.T. apparait déjà dans le director’s cut de Rencontre du Troisième Type.

01 – Les Dents de la Mer – 1975

avec Roy Scheider et Richard Dreyfuss

Le pitch : Dans une petite station balnéaire, à quelques jours de l’ouverture, un requin géant multiplie les attaques sur les touristes. Après avoir interdit la baignade, Martin Brody, le chef de la police décide avec une équipe, de partir à la chasse au… requin.
Le film : Le meilleur de Spielberg est condensé dans ce film. En une scène de nuit dans ce bateau plutôt fragile, le réalisateur installe une tension et un suspense quais insoutenable. Par cette scène, Spielberg montre et démontre que la peur ne réside pas uniquement sur le spectaculaire et l’action mais également à travers l’oppression psychologique.
Les acteurs : Le trio Roy Scheider, Robert Shaw et Richard Dreyfuss ne se laisse pas dépasser par un quatrième personnage de taille : le requin. Spielberg nous refait le coup de Duel. d’une certaine manière, ce prédateur qui ne parle pas et que l’on voit peut, ressemble dans son utilisation au camion de Duel.
L’anecdote de SEE : La séquence finale ou Martin Brody sombre avec le requin, a nécessité 75 prises.

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