Tim Burton : « J’aime la marginalité de Dumbo »

Alors que son Dumbo sort en France le 27 mars prochain, Tim Burton s’est récemment livré sur son film, ses préoccupations et ses projets.

Tim Burton n’a jamais été fan de cirque : il n’a jamais aimé les animaux en cage ni les clowns. En revanche, l’idée de tout abandonner pour « s’associer à un groupe de marginaux » l’a toujours enchanté.

Et encore plus lorsque le spectacle présente un éléphanteau sachant voler. Le réalisateur américain de 60 ans a donc décidé de faire sa version du grand classique de Disney.

Burton l’excentrique

« Ce qui m’a plu concernant Dumbo, c’est tout simplement l’image d’un éléphant volant et marginal. Ce genre de choses m’attire beaucoup », explique-t-il à l’AFP, précisant qu’il était surnommé « l’excentrique » à l’école. Ce qui, pense-t-il, lui a donné en partie la liberté de devenir la personne qu’il souhaitait être, de ne pas avoir à faire semblant.

« Une personne inadaptée est perçue d’une certaine façon et utilise cela de manière positive, c’est le cas de Dumbo qui vole avec ses oreilles surdimensionnées qui faisaient de lui la risée du public », souligne le cinéaste.

Une version bien différente

Dans sa version, les animaux ne parlent pas – c’était déjà le cas dans le Dumbo originel – et les humains occupent une place plus importante que dans la version animée sortie en 1941.

Contrairement au récent remake de La Belle et la Bête qui a quasiment été calqué sur le classique animé de 1991, le Dumbo de Tim Burton est assez éloigné de l’original.

« Je me suis senti libéré parce que je n’avais pas trop à suivre la trame d’origine », confie-t-il. « Parce qu’au bout du compte, ce n’est pas vraiment une histoire, c’est plutôt une fable très simple ».

Il a néanmoins conservé quelques scènes comme la très poignante visite de l’éléphanteau à sa mère emprisonnée.

Sa famille d’acteurs

Dans cette version, Dumbo voit le jour dans le cirque de Max Medici, joué par Danny DeVito, puis est confié à Holt Farrier, incarné par Colin Farrell, un ancien combattant ayant perdu un bras pendant la Première Guerre mondiale, et qui en fait son prestigieux numéro de cirque.

Pour ajouter à sa frustration, ce veuf ne parvient pas à créer de lien avec ses enfants qui découvrent le talent de Dumbo lorsqu’il tient une plume avec sa trompe.

Un défi technique

Le plus grand défi pour ce long-métrage filmé dans des studios près de Londres a été que le personnage principal n’était pas sur le plateau : l’éléphanteau a été généré par ordinateur. Et Tim Burton n’a vu le résultat final qu’il y a deux semaines.

« On tenait un animal en peluche. Nous avions un gars, Ed, qui avait appris pas mal d’attitudes d’éléphants et qui a été très précieux parce qu’il a rendu la chose plus interactive », raconte le réalisateur d’Edward aux mains d’argent, ou encore Sleepy Hollow.

Il a retrouvé devant ses caméras Dany DeVito et Michael Keaton, duo ennemi de son sublime Batman : le Défi. Cette fois, Keaton joue le méchant V.A. Vandevere, patron d’un parc d’attractions voulant exploiter Dumbo.

Retour aux sources

Le premier job de Tim Burton était chez Disney mais « Je n’avais pas la patience pour faire de l’animation. J’ai une histoire avec eux. (…) C’est comme une histoire de famille étrangement. Avec ses hauts et bas comme dans toute famille ». A-t-il déclaré.

S’il a un penchant pour les films de monstres, le réalisateur de l’étrange salue dans les classiques de Disney le fait qu’ils abordent des sujets difficiles comme la mort, la séparation des familles qui, selon lui, sont désormais tabous chez certains publics.

Il se souvient d’une projection de Pinocchio dans laquelle « des enfants pleuraient et les parents disaient : Oh mon Dieu, Oh mon Dieu ! ».

Ses projets ?

Il a nié préparer une suite à Bettlejuice : « Je préfère avancer et je ferai mieux de me dépêcher d’écarter cette idée », plaisante ce double nommé aux Oscars. Ces prestigieuses récompenses du cinéma hantent ses rêves.

« Je vais au bout de moi-même pour faire des films, remporter des Oscars parce que c’est un processus épuisant », souligne le réalisateur. « Je me sens simplement chanceux de faire des films ».

Dumbo sera dans nos salles le 27 mars 2019.

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