Propos recueillis par Marc Godin
En promo pour son western Les Frères Sisters, Jacques Audiard a donné une interview très remarquée à nos confrères de So Film où il allume Sam Peckinpah dans les grandes largeurs. « Je trouve ça lourd, pesant » et parle de «caricature virile » à propos du cinéma de « Bloody Sam ». Bon, on n’est pas obligé d’être d’accord…
Pour aller (un peu) plus loin, on a retrouvé dans nos archives une interview d’il y a quelques années où le cinéaste de De rouille et d’os et du Prophète nous livrait quelques clés de son univers cinématographique.
Quels sont vos films fondateurs ?
Ma cinéphilie a dû se constituer dans les années 70, l’époque de la pleine expansion du cinéma indépendant américain, la queue de la comète de la Nouvelle vague, tout le cinéma allemand, dont les films de Wim Wenders ou de Werner Herzog, le cinéma underground de Kenneth Anger, les films projetés dans les salles de Frédéric Mitterrand… Toutes ces œuvres m’ont incité à me lancer dans le cinéma. Sinon j’aime également Howard Hawks, John Huston, les Italiens comme Mario Monicelli ou Federico Fellini…
Qu’est-ce qui vous excite sur le plan cinématographique ?
Comme tout le monde, j’ai eu ma petite fièvre asiatique. Wong Kar-wai, Hou Hsiao-hsien, Tsai Ming-liang, Edward Yang… J’adore les cinéastes japonais ou le réalisateur thaïlandais de Tropical Malady, Apichatpong Weerasethakul. Ce cinéma me rend fou. En France, j’aime le cinéma de Gaspar Noé, que je considère comme le David Lynch français, de Lucile Hadzihalilovic et d’Arnaud Desplechin. Et surtout, je trouve incroyable la diversité du cinéma français.
Est-ce que vous allez voir les films en salles ?
Pas quand je tourne. Sinon, j’y vais souvent. Je suis tout le temps au Ciné Cité Les Halles. C’est simple, il y a tout. Je me souviens y avoir découvert Open Range, ce western de Kevin Costner avec Robert Duvall, que j’ai beaucoup aimé. Pas un grand film, juste un très bon film.