Un acteur ne résiste pas à l’appel de la potion magique, surtout quand il n’est pas tombé dans la marmite quand il était petit. Avec sa quatrième mission, le petit gaulois moustachu était apparu sous les traits d’Edouard Baer. Alors c’est qui le plus fort, enfin drôle ?
Par Anthony Martin
Christian Clavier
Christian Clavier a revètu le costume d’Astérix à 2 reprises pour Claude Zidi en 1999 et Alain Chabat en 2001.
Clavier, indétrônable Gaulois. L’idée semblait bonne en cette période où ce membre du Splendid squattait nos grands écrans. Sa taille (modérée), son œil qui frise, sa gestuelle pleine de TOC et ses répliques décalées collent assez bien avec l’accro à la potion magique. Toutefois, Christian Clavier a vite fait de déborder du cahier des charges imposé par Uderzo et Goscinny. Dieu merci, sur les deux opus (Contre César de Claude Zidi et Mission Cléopâtre d’Alain Chabat) : pas de clins d’œil à Jacquouille la fripouille (Okayyyy !), pas de grimaces à la De Funès (son idole) et encore moins de Marie-Anne Chazel comme « faire-valoir ». En somme, un Astérix honnête et identique aux BD.
Clovis Cornillac
Clovis Cornillac en 2008 pour Astérix Aux Jeux Olympiques.
La vraie fausse bonne idée pour reprendre le flambeau de cet épisode Aux Jeux Olympiques. Hormis l’accointance entre le prénom du protagoniste (Astérix) avec celui qui l’interprète (Clovis), nous ne rentrons pas plus que ça dans l’histoire de France… À la recherche d’un acteur aussi bankable que Clavier, la production s’est laissée séduire par la filmo débordante de l’acolyte de Brice de Nice (Les Chevaliers du ciel, Le Cactus, Un long dimanche de fiançailles...). Bien trop bourru face au Depardieu-Obélix, le contraste n’opère pas, et Clovis Cornillac se voit aussi vite bouffé qu’un sanglier par l’ogre porteur de menhirs.
Edouard Baer
En 2012, Edouard Baer reprend le rôle avec Gérard Depardieu qui joue Obélix pour la quatrième fois.
Après la déception du troisième épisode et à l’abandon de Cornillac, la copie est à nouveau vierge. Le record, en terme d’entrées en salles, restant le très « esprit Canal » Astérix et Obélix Mission Cléopâtre (plus de 14 millions de spectateurs), il semblait évident que la production du dernier opus pioche chez Lescure et ses petits protégés. Seul Édouard Baer accepte de troquer sa barbe de trois jours contre la moustache blonde. Une seconde gageure. Ne respectant pas le personnage, Astérix à la sauce Baer se transforme très vite en Baer déguisé en Astérix. Ça babille, ça blagouille, ça clash Obélix (…), mais ça ne sert en aucun cas Uderzo et Goscinny.
Si Depardieu a tenu son cap bedonnant, il aurait fallu que Christian Clavier en fasse de même. Seul acteur à la hauteur du petit blondinet moustachu, il est le seul des trois à avoir tiré son épingle – gauloise – du jeu en respectant l’univers BD qui lui est imposé. Chapeau (cornu) !