A l’été 2020, François Ozon aura sorti sa comédie sentimentale Eté 85. Et il se trouve, que sur le plan cinématographique, le milieu de la décennie des eighties est à marquer d’une pierre blanche, alors SEE a retenu douze films emblématiques de cette année-là. Une liste dans laquelle on croise Richard Donner, Robert Zemeckis, Michael Cimino, mais également Sydney Pollack, Terry Gillian ou encore Andreï Tarkovski.
Par Tramber
On a tous tendance à considérer que c’était mieux avant, mais avant quoi au fait ? Toujours est-il que les années 80 sont à la mode, les quinquas sont nostalgiques d’une adolescence remplie de découvertes, et les plus jeunes semblent fascinés par cette époque, inconnue pour eux, mais qui symbolise une certaine liberté créative et artistique aujourd’hui perdue.
Quoi qu’il en soit, sans parler de nostalgie ni de fantasmes, et de manière totalement pragmatique, il se trouve qu’en 1985, le cinéma nous aura offert une palette de films qui soit, sont devenus tout simplement culte, soit, sont définitivement rangés dans la catégorie « classiques »
En 1985, on aura voyagé dans le temps avec le premier opus de la trilogie Retour Vers le Futur, voyagé tout court avec le sublime Out of Africa, on se sera réconcilié avec le genre western avec Pale Rider, tourné en bourrique avec la nuit infernale d’After Hours, ou encore retourné en enfance avec Les Goonies.
1985 en douze films, c’est parti !
12 – La Chair et le Sang
De Paul Verhoeven avec Rutger Hauer et Jennifer Jason Leigh
Après huit films tournés dans son pays, le cinéaste néerlandais livre ici sa première co-production avec Hollywood.
Violent, lyrique, jusqu’au-boutiste, comme il en prendra l’habitude par la suite, Verhoeven ne fait pas dans la demi-mesure, et crée le scandale en nous transportant en plein moyen âge, au XVIe siècle plus exactement, avec une bande de mercenaires s’estimant lésés par un seigneur, qui enlèvent et violent la promise de son fils avant de semer la terreur dans son château.
Ames sensible s’abstenir, deux ans plus tard, le réalisateur sortira Robocop, puis Total Recall, puis enfoncera le clou du scandale avec Basic Instinct.
11 – Le Sacrifice
De Andreï Tarkovski avec Erland Josephson et Susan Fleetwood
Une année seulement avant son décès, le cinéaste Russe arrive sur les écrans avec son dernier film, qui restera à tout jamais son testament et son chef-d’œuvre.
Cette fête d’anniversaire durant laquelle Alexandre va apprendre que suite à une catastrophe nucléaire, la fin du monde est inéluctable, et qu’il souhaite pactiser avec Dieu de ne plus parler si tout revient à la normale, est totalement abyssale et saisissante, mais d’une tristesse absolue.
10 – Breakfast club
De John Hugues avec Emilio Estevez et Anthony Michael hall
A à peine 30 ans, le réalisateur John Hugues, qui signera juste après, le très bon La Folle Journée de Ferris Bueller, signe un teen-movie d’anthologie que certains médias français, tels que Télérama, baptiseront « La Boum » des américains.
Sur un pitch assez simple : cinq lycéens aux caractères totalement opposés se retrouvent en colle un samedi après-midi, Hugues trouve le ton parfait entre humour et émotion, ce sera le film de toute une génération.
9 – Pale Rider – Le Cavalier Solitaire
De et avec Clint Eastwood et Michael Moriarty
Exit les western spaghetti qui auront construit le mythe Eastwood, sept années avant Impitoyable, le comédien et réalisateur réinvente le genre. Résultat, ce cavalier solitaire-là, à défaut d’avoir le sens de l’humour, manie la gâchette comme personne dans l’Ouest.
Sur fond de ruée vers l’or, Eastwood réalise un western plus teinté de poussière et de sang que de sentiments, comme si l’inspecteur Harry avait voyagé dans le temps.
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8 – Out of Africa – Souvenirs d’Afrique
De Sydney Pollack avec Meryl Streep et Robert Redford
Sydney Pollack, le meilleur ami de Woody Allen, adapte le roman de Karen Blixen, La Ferme Africaine, et change radicalement de registre trois ans après avoir réalisé Tootsie avec Dustin Hoffman.
Cette fresque romanesque sur fond d’Afrique et servie par deux comédiens au sommet de leur art, fonctionne sans faiblir tout au long des 2h40 que dure le film.
Il s’agit là de la huitième collaboration entre Pollack et Redford, quant au rôle tenu par Meryl Streep, il avait d’abord été écrit pour Greta Garbo puis Audrey Hepburn.
7 – Les Goonies
De Richard Donner avec Sean Astin et Josh Brolin
Les années 80 sont clairement estampillées Steven Spielberg, et c’est encore lui que l’on retrouve à la production de ce film devenu culte réalisé par Richard Donner.
Tout y est, une bande de copains tous différents, une chasse au trésor totalement ignorée par le monde des adultes, de l’humour, de l’émotion, Les Goonies deviendra avec le temps, un film culte totalement emblématique des eighties.
6 – After Hours
De Martin Scorsese avec Griffin Dune et Rosanna Arquette
Cinéaste urbain par excellence, Scorsese verse, une fois n’est pas coutume, son obole. au registre de la comédie.
Cette nuit infernale que Paul, ce modeste employé de banque joué par l’impeccable Griffin Dune va vivre, nous emporte par la même occasion dans un New York nocturne, trépidant, haletant, et où le repos n’a finalement peu de place.
C’est très souvent drôle, parfois amer et, Scorsese oblige, de temps en temps cynique, mais After Hours est une véritable réussite tout en étant atypique dans la filmographie du réalisateur.
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5 – La Rose Pourpre du Caire
De Woody Allen avec Mia Farrow et Jeff Daniels
La Rose Pourpre du Caire est tout simplement un des meilleurs films de Woody Allen avec Manhattan et Crimes et Délits.
Le réalisateur, comme à son habitude, y a mis ses deux principales obsessions, le cinéma et l’amour, mais évidemment, un amour impossible entre une spectatrice et un héros de cinéma, jusqu’à ce que ce dernier Tom Baxter, sorte de l’écran.
C’est émouvant, c’est sublime, et pour une fois, Allen ne nous embarque pas dans un New York bourgeois, contemporain et existentiel.
4 – L’Année du Dragon
De Michael Cimino avec Mickey Rourke et John Lone
L’Année du Dragon est un film virtuose, réalisé par un cinéaste virtuose et servit par un Mickey Rourke au sommet de son jeu, et dont la personnalité charismatique était encore bien loin d’être ravagée par ce visage actuel déformé par la boxe et la chirurgie.
Cette plongée dans Chinatown et la mafia chinoise, tient toute son emprise sur le spectateur grâce à la réalisation flamboyante de Cimino, qui avec ce film, prend clairement sa revanche sur l’immense échec du pourtant sublime, La Porte du Paradis.
3 – Brazil
De Terry Gillian avec Jonathan Pryce et Robert De Niro
Avec Brazil, Terry Gillian, l’ex-Monty Python débarque avec une première réalisation en solo, et va par la même occasion, poser les bases d’un nouveau type de films de SF.
Social et décalé, Gyllian expose une métaphore de toutes les contradictions d’une société impitoyable, le tout dans un délire graphique ultra créatif.
Si t’es cinéphile et que t’as pas vu Brazil, t’as raté ta vie… de cinéphile.
2 – La Couleur Pourpre
De Steven Spielberg avec Whoopi Goldberg et Rae Dawn Chong
Le film qui dure 2h30, est une œuvre majeure dans la filmographie de Spielberg. Véritable manifeste antiraciste, le réalisateur y fait état d’à peu près toutes ses obsessions quant à la nature humaine, notamment l’oppression et l’injustice. Mais pour la première fois dans son œuvre, Il y condamne une Amérique presque incapable d’intégrer une population afro. Pour enfoncer le clou, c’est le musicien et producteur Quincy Jones qui compose une bande-annonce magistrale, remplie de gospel et d’âme. Le film sera nominé 11 fois aux Oscars mais reviendra bredouille de la cérémonie.
Spielberg continuera d’aborder ce sujet dans Amsitad et Lincoln.
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1 – Retour Vers le Futur
De Robert Zemeckis avec Michael J. Fox et Christopher Lloyd
And the winner is… Une année seulement après le rocambolesque et aventureux A la Poursuite du Diamant Vert, Zemeckis revient cette fois avec une production Spielbergienne et il est évident que l’alchimie entre les deux hommes ne se discute pas.
On ne présente plus cette aventure exaltante et palpitante dans laquelle Marty va voyager dans le temps avec une DeLorean trafiquée par le génial Doc. Le film donnera deux suites et la trilogie marquera les eighties, deviendra culte et n’est à ce jour, toujours pas démodée.