Il y a 80 ans, Hattie McDaniel fut la première comédienne noire à être oscarisée. Suivra une carrière dans laquelle elle jouera régulièrement une domestique.
« Je préfère jouer la bonne qu’être une bonne », c’est ainsi que s’était exprimée Hattie McDaniel lorsque l’organisation de défense des droits civiques, la NAACP, l’avait accusée de renforcer les stéréotypes raciaux après avoir joué 74 fois le rôle d’une domestique.
En 2015, le magazine The Hollywood Reporter s’était penché, le temps d’un article fleuve, sur la carrière de Hattie McDaniel, à l’occasion des 75 ans de son Oscar pour son rôle de la bonne Mammy dans le film culte Autant en emporte le vent.
En 1940, c’est à l’Hôtel d’Hollywood, alors encore interdit aux noirs, qu’avait lieu la cérémonie des Oscars. Et c’est à cette même cérémonie que la comédienne avait été récompensée de l’Oscar du meilleur second rôle féminin, et pour l’occasion, le producteur David O. Selznick avait dû demander une dérogation pour que McDaniel puisse être présente à l’intérieur de la salle. Mais elle s’était toutefois retrouvée assise tout au fond, avec son compagnon, loin des autres acteurs du film, dont Vivien Leigh et Clark Gable.
A noter que peu de temps auparavant, aucuns des acteurs noirs du film n’avaient pu assister à la première du film qui se déroulait à Atlanta.
En 2010, lorsque la comédienne Mo’Nique avait remporté un Oscar pour le film Precious de Lee Daniels, elle avait rendu un hommage à Hattie McDaniel en portant des gardénias blancs dans ses cheveux, comme elle en 1940.
Après avoir été mariée quatre fois, joué 74 fois une femme de chambre et lié une amitié avec Clark Gable, Hattie McDaniel, morte d’un cancer en 1952, ne put être enterrée au cimetière d’Hollywood comme elle l’avait souhaité, à cause de la couleur de sa peau.
Alors que la chaîne HBO a temporairement enlevé Autant en emporte le vent de son programme, le temps d’y mettre un avertissement sur la représentation des noirs dans le film, il nous semblait opportun de revenir sur ce passage et cette période peu glorieuse du cinéma et de la société en général.
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