Robert Evans, producteur entre autres de Chinatown de Roman Polanski et Urban Cowboy de James Bridges, et dont la vie a été aussi mélodramatique et époustouflante que n’importe lequel de ses films, s’est éteint samedi soir. Il avait 89 ans.
Même si l’histoire d’Hollywood est remplie de personnages incroyables, ils sont peu nombreux à rivaliser avec Evans, dont la vie semblerait tirée par les cheveux s’il s’agissait d’une fiction.
Né le 29 juin 1930 à New York, après une carrière d’acteur plutôt médiocre, il se voit confier les rênes de la production chez Paramount dans les années 1960. Sa première grosse production fut Chinatown en 1974, suivi d’autres succès, tels que Marathon Man en 1976 avec Dustin Hoffman ou encore Urban Cowboy en 1980 avec John Travolta.
Sa vie aura été une montagne russe continue. Avec Ali MacGraw et Steve McQueen, ils vécurent un triangle amoureux qui retint énormément l’attention des médias. (MacGraw était la troisième des sept femmes d’Evans.) En 1980, Evans est arrêté pour possession de cocaïne. Quelques années plus tard, il est impliqué dans un scandale encore plus grand : le meurtre du prétendu acteur Roy Radin lors de la production de The Cotton Club. Evans ayant comparu comme un témoin important du massacre, mais aucune preuve de sa connaissance ou de son lien avec le meurtre n’a jamais été établie.
Au début de sa carrière de producteur chez Paramount, Evans a enchainé des flops monumentaux tels que Paint Your Wagon et Darling Lili, qui étaient les projets de prédilection de son associé Bluhdorn. Evans assumera pourtant ses échecs, y compris Gastby le Magnifique en 1974 avec Robert Redford.
Mais ces déceptions ont été plus que compensées par d’immenses succès, à commencer par les films Rosemary’s Baby, Love Story ou encore Le Parrain de Francis Ford Coppola.
Coppola avec qui il va tenter de réaliser un rêve personnel, produire The Cotton Club, qui deviendra vite un cauchemar sans fin, occupant plusieurs années de la vie d’Evans et représentant près de 50 millions de dollars. Evans priant finalement Coppola de prendre définitivement les rênes. Le résultat fut artistiquement une réussite, mais un flop commercial mémorable.
Ces dernières années, Evans conservait un bureau à la Paramount, et continuait de développer des projets, comme un film basé sur le constructeur de voitures John DeLorean, écrit par James Toback et produit par Brett Ratner; il voulait également développer un film de science-fiction se déroulant dans un Manhattan futuriste et basé sur la BD, NYC2123, ou encore un film de super-héros, Foreverman, basé sur un personnage original créé par Stan Lee.
Evans s’est marié et a divorcé sept fois, Ali MacGraw et lui avaient un fils, Josh, acteur et réalisateur. Il laisse également un petit-fils.
RIP Robert Evans.