Quelques jours après Jean-Loup Dabadie, l’humoriste a rejoint son parolier préféré au… paradis.
« Il était beau, il était drôle, il était libre et courageux. Comme je suis fier de t’avoir eu pour père. Embrasse Desproges et Dabadie, vu que vous êtes tous au Paradis », voici les mots de Nicolas Bedos sur son compte Facebook, pour annoncer la triste nouvelle.
L’humoriste et comédien sera, selon son souhait, enterré dans le cimetière de Lumio en Corse, cette île qu’il surnommait « mon Algérie de rechange » à cause « des odeurs de maquis » qui lui rappelaient son enfance.
Guy Bedos est mort à l’âge de 85 ans. Il se définissait lui-même comme « résilient » en comparaison de son enfance difficile.
En effet, celui tirait à boulets rouges sur les institutions, aimait dire que : « Le premier gouvernement que j’ai eu à subir, c’est ma mère et mon beau-père. Ma constance dans la rébellion vient de là », avait subi toute son enfance algéroise, un beau-père raciste et antisémite et une mère pétainiste.
Né à Alger le 15 juin 1934, il quittera son pays natal à seize ans, et débarquera en France avec sa mère et ses deux demi-sœurs jumelles, âgées de quelques mois, il va vite décider de quitter le giron familial, qu’il juge hostile.
Lui qui rêve de théâtre depuis toujours, va s’inscrire à l’école de la rue Blanche. « J’ai fait du théâtre sur ordonnance médicale », s’amusait-il à confier. « Ma chance fut qu’un médecin attentif ait compris que j’étais en perdition. Profondément dépressif. Il a recommandé à ma mère de me laisser suivre une vocation artistique, sinon cela finirait mal », expliquait-il avec son humour légendaire au journal Le Monde, en 2009.
Rue Blanche, il va y rencontrer Jean-Paul Belmondo, Jean-Pierre Marielle et Michel Aumont.
Le 19 février 1965, il se marie avec Sophie Daumier avec qui il vivra quatorze ans, cette dernière sera entre autres, sa partenaire de jeu pour le sketch La Drague, écrit par Jean-Loup Dabadie.
C’est en 1955 que Guy Bedos fera ses débuts au cinéma dans un film au titre prédicteur Futures Vedettes, de Marc Allégret, suivront plus de trente films dont les incontournables Un éléphant ça trompe énormément et Nous irons tous au paradis d’Yves Robert, deux films écrits par Jean-Loup Dabadie, également auteur de ses sketchs les plus connus et plus drôles.
Mais Bedos fera également une carrière brillante d’humoriste, discipline qui lui offrira un Molière en 1990 pour son one man show au Zénith de Paris.
Guy Bedos vient de nous quitter à l’âge de 85 ans et la France vient de perdre un immense talent.
Repose en paix Guy !