Acteur, réalisateur, homme de théâtre, Robert Hossein était une figure incontournable du paysage culturel français. Sa disparition vient clore une année 2020 déjà bien triste.
Dans le cœur de beaucoup de français, Robert Hossein était l’incarnation du comte Joffrey de Peyrac aux côtés de Michèle Mercier dans la saga des années 1960 Angélique Marquise des anges, qui aura marqué toute une génération. Robert Hossein est décédé ce jeudi à l’âge canonique de 93 ans, et c’est tout le cinéma français qui est en deuil.
Robert Hossein était né le 30 décembre 1927, et c’est dans les cinémas et les bars de son quartier d’enfance entre la rue de Vaugirard et Saint-Germain-des-Prés, qu’il va croiser Jean-Paul Sartre, Jean Genet et Boris Vian. Il suivra alors les cours Simon, et dès 1948, il apparaîtra dans Le Diable boiteux de Sacha Guitry.
Des débuts aux côtés des stars !
Il se fera remarquer ensuite aux côtés de Brigitte Bardot dans Du rififi chez les hommes, de Jules Dassin, Sophia Loren dans Madame Sans-Gêne, de Christian Jaques et c’est en 1964 qu’il sera lui-même propulsé au rang de star dans Angélique marquise des anges, qui verra naître avec succès quatre suites.
L’acteur va ensuite réaliser ses propres films dont Toi, le venin et Le Vampire de Düsseldorf, et tournera pour Roger Vadim dans Le Repos du guerrier, Le Vice et la Vertu…
« Du théâtre comme vous n’en voyez qu’au cinéma. »
Egalement homme de théâtre, Hossein dirigera de nombreuses pièces et aimait prononcer ces mots : « Du théâtre comme vous n’en voyez qu’au cinéma. » ; Il va s’attaquer à Dostoïevski avec Crime et châtiment, Gorki et Les Bas-Fonds, ou encore Shakespeare avec Roméo et Juliette et dirigera même Isabelle Adjani dans La Maison de Bernarda, de Lorca.
Hossein créera ensuite sa propre compagnie, et ce sera le temps des grandes salles parisiennes et des spectacles démesurés comme le Palais des sports, où il crée La Prodigieuse Aventure du Cuirassé Potemkine, dès 1975. Suivront Notre-Dame-de-Paris en 1978, Danton et Robespierre la même année, Les Misérables en 1980, Un homme nommé Jésus en 1983, La Liberté ou la Mort en 1988, Je m’appelais Marie-Antoinette en 1993 et 1940-1945 : de Gaulle, celui qui a dit non en 1999.
Tourné vers la foi
En 2008, Robert Hossein quittera la direction artistique du théâtre Marigny. Il a 80 ans, il va alors offrir son talent à la foi, en mettant en scène ce qui seront ses deux derniers spectacles : N’ayez pas peur ! Jean Paul II en 2007 au Palais des sports, et Une femme nommée Marie, créé pour un seul soir d’août de 2011, et joué devant 25 000 spectateurs et 1 500 malades, à Lourdes.
Robert Hossein nous a quittés ce jeudi 31 décembre 2020.
Repose en paix Robert Hossein