Le comédien français nous a quittés à l’âge de 84 ans. Il avait été lauréat de deux César pour Un éléphant ça trompé énormément et La Guerre des Polices.
Claude Brasseur était un de ces acteurs « à l’ancienne », qui naviguait du théâtre au cinéma et de Molière à Yves Robert avec une aisance déconcertante. Fils de l’acteur Pierre Brasseur et de la romancière Odette Joyeux, il vient de s’éteindre à l’âge de 84 ans.
« Claude Brasseur est décédé ce jour dans la paix et la sérénité entouré des siens. Il n’a pas été victime du Covid. Il sera inhumé à Paris dans le respect des règles sanitaires et reposera aux côtés de son père, au cimetière du Père-Lachaise à Paris », a annoncé Elisabeth Tanner, à la tête de l’agence Time Art.
Une famille de saltimbanques
Né Claude Espinasse, héritier d’une famille de saltimbanques débutée avec son arrière-grand-père Jules Drumont alias Jules Brasseur, qui fut le fondateur du théâtre des Nouveautés en 1878, Claude Brasseur était également le filleul de l’écrivain américain Ernest Hemingway, et évidemment le fils de Pierre Brasseur, l’un des acteurs les plus emblématiques du cinéma français.
Indémodable et inoubliable dans le rôle de Daniel dans le magnifique Un éléphant ça trompe énormément et de Nous irons tous au paradis, tous deux d’Yves Robert, et brillant dans la peau de Fouché, l’ennemi intime de Talleyrand, joué par Claude Rich, dans Le Souper d’Edouard Molinaro, qui mettait en scène les luttes de pouvoir des ministres de la Police et des Affaires étrangères de Napoléon, Brasseur avait à plusieurs reprises marque le milieu du cinéma par son talent.
Vidocq superstar
Lui qui hésita au début de sa carrière, entre le théâtre le journalisme, mais aussi le bobsleigh, débutera finalement sur les planches en 1955 dans Judas de Marcel Pagnol.
Après de nombreux seconds rôles au cours des années 1960, c’est à travers le petit écran qu’il va devenir célèbre. Le réalisateur Marcel Bluwal va alors lui confier le rôle de François Vidocq en 1970, et c’est dans la peau de ce bagnard aux méthodes peu orthodoxes que le comédien va réellement exister jusqu’à ce que le cinéma lui ouvre en grand ses portes.
En 1974, c’est sur les conseils d’Alain Delon que le cinéaste Georges Lautner lui donnera le rôle magnifique d’un romancier qui retrouve dans la mystérieuse Peggy, incarnée par Mireille Darc, les traits de caractère de l’anti-héroïne du scénario de son livre dans Les Seins de glace.
Roi des César en 1980
Un an plus tard, il sera sacré César du meilleur acteur dans un second rôle avec Un éléphant ça trompe énormément, et en 1980, il recevra la statuette du meilleur acteur pour son interprétation du commissaire Fush dans La Guerre des polices de Robin Davis. Il va également incarner l’inoubliable le père de Sophie Marceau dans l’un des plus grands succès commerciaux de l’époque, La Boum.
En 1992, pour le plus grand plaisir du public français, la bande d’Un éléphant se reformera dans Le Bal des casse-pieds. Ils seront tous présents, de nouveau sous la direction d’Yves Robert : Victor Lanoux, Guy Bedos, Jean Rochefort et évidemment Brasseur.
Sa fin de carrière sera notamment marquée en 2006, par le personnage de Jacky Pic dans Camping de Fabien Onteniente, il reprendra son rôle pour le deuxième et le troisième épisode.
Repose en paix Claude Brasseur.