Lors d’un entretien avec le site IndieWire, la réalisatrice française a raconté le tournage pendant la pandémie de son nouveau film, Petite Maman.
Il y a un an, Céline Sciamma clôturait une année mouvementée. Avec son film, Portrait d’une jeune fille en feu, la réalisatrice avait présenté son long-métrage à Cannes en 2019, puis avait été nommée neuf fois aux César 2020, cérémonie à laquelle elle avait emboité le pas de son actrice Adèle Haenel, quittant la salle après la victoire de Roman Polanski comme meilleur réalisateur. Le film lui, fera une belle carrière et remportera un joli succès outre-Atlantique.
Mais depuis un an, le temps « d’avant » comme disent certains, les choses ont considérablement évolué concernant l’industrie cinématographique, la pandémie mettant quasiment en mode « pause » toute l’économie culturelle et particulièrement celle du cinéma.
« J’ai fait ce film dans l’urgence »
C’est dans ce contexte si particulier, que Céline Sciamma a tourné un nouveau film de 72 minutes, Petite Maman, et alors qu’on ignore encore à quelle date il sortira en France, le moyen-métrage a déjà obtenu une distribution aux Etats-Unis.
Interviewée par téléphone par le site IndieWire, la cinéaste française s’est expliquée sur sa nouvelle œuvre : « J’ai fait ce film dans l’urgence pour l’offrir rapidement au monde, pour être inspiré, pour nous donner le sentiment d’un avenir. »
« Combien de grands-mères sont mortes dans des maisons de retraite sans leurs adieux ? »
L’histoire du film suit Nelly, une petite fille de huit ans qui vient de perdre sa grand-mère. Elle part avec ses parents vider la maison d’enfance de sa mère, Marion. Nelly est heureuse d’explorer cette maison et les bois qui l’entourent où sa mère construisait une cabane. Un matin la tristesse pousse sa mère à partir. C’est là que Nelly rencontre une petite fille dans les bois. Elle construit une cabane, elle a son âge et elle s’appelle Marion. C’est sa petite maman.
Céline Sciamma avait débuté l’écriture de Petite Maman avant le confinement du mois de mars 2020, elle revient sur le lien de son histoire avec la réalité : « Combien de grands-mères sont mortes dans des maisons de retraite sans leurs adieux ? » puis d’enchaîner par : « C’était encore plus urgent d’avoir ce film qui faisait face à la perte. C’était un outil pour l’imagination. Nous en avons besoin pour rêver de l’avenir. »
« Nous voulions être là pour les festivals. »
Avec un tournage en novembre 2020, Sciamma espérait un lancement au début de 2021, en partie pour soutenir le circuit. La plupart de ses films précédents, de ses débuts en 2007 avec Naissances des pieuvres à Portrait d’une jeune fille en feu, ont été lancés à Cannes, qui cette année est reporté à début juillet. Avec Petite Maman, elle a décidé de ne pas attendre si longtemps. « Les festivals ont besoin de films. C’est pourquoi nous voulions aller vite », a-t-elle déclaré. « Nous voulions être là pour les festivals. Ils sont très importants aussi bien sur le plan culturel que dans ma propre vie. »
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