L’acteur de cinéma et surtout de théâtre nous a quittés à l’âge de 90 ans, victime de la Covid-19.
Le comédien Michel Robin est mort le 18 novembre 2020, à l’âge de 90 ans, des suites de la Covid-19, comme vient de l’annoncer dans un communiqué la Comédie-Française, dont il était sociétaire.
Eric Ruff, son ami de la troupe du Français, et qui en est l’actuel dirigeant, a publié un hommage vibrant à sa mémoire et à son talent : « Cette époque nous éprouve cruellement et nous la haïrons de nous priver soudainement des plus fragiles et des meilleurs d’entre nous. Nous avons tous un souvenir précis de Michel, parti il y a dix ans déjà de notre théâtre. De sa tendresse et de son humour dévastateur. De sa dent aussi, carnassière et drôle. Nous comptions énormément pour Michel qui gardait un attachement indéfectible à notre Maison…. Michel a toujours joué les vieux, très tôt dans sa carrière. Il concédait il y a peu qu’il avait enfin l’âge du rôle et que cela le contrariait. Nous perdons un grand-père, un père de théâtre, un ami, un grand comédien. Toutes nos pensées et notre tristesse accompagnent Amélie, sa fille, et Gaspard, son petit-fils, que Michel adorait.»
Ses débuts au théâtre
De 1958 à 1964, alors que Michel Robin faits ses débuts chez Roger Planchon, il joue dans dix-sept spectacles dont Les Trois Mousquetaires, George Dandin, Les Âmes mortes… Il intègre ensuite la Compagnie Renaud-Barrault pour quelques années et y interprète une de ses pièces marquantes, En attendant Godot de Samuel Beckett dirigé par Roger Blin en 1970.
En dehors de sa carrière à la Comédie-Française, il va également marquer les pièces suivantes : Les Oiseaux d’Aristophane au Théâtre Renaud-Barrault, Le Balcon de Jean Genet à l’Odéon, La Nuit des rois de Shakespeare au Théâtre de Chaillot, La Folle de Chaillot de Jean Giraudoux à Nantes. Et en 1990, il reçoit le Molière du meilleur second rôle pour La Traversée de l’hiver de Yasmina Reza, une pièce mise en scène par Patrice Kerbrat.
Acteur éclectique au cinéma
Mais Michel Robin était également acteur au cinéma, de Jacques Doillon à Costa Gavras, en passant par Andrzej Zulawski, Il obtient en 1979 le Grand prix d’interprétation du jury du Festival de Locarno pour Les Petites Fugues d’Yves Yersin. On a également pu le voir dans Merci pour le chocolat réalisé par Chabrol, Le Fabuleux Destin d’Amélie Poulain et Un long dimanche de fiançailles de Jean-Pierre Jeunet. Il fera aussi de nombreuses apparitions à la télévision : notamment dans la version française de Fraggle Rock dans les années 1980.
Son premier rôle principal au Français
Souvent cantonné aux seconds rôles, en 1996, il va toutefois rentrer dans la peau de son premier grand rôle au Français sous les traits de Monsieur Jourdain dans Le Bourgeois gentilhomme de Molière dirigé par Jean-Louis Benoit.
Michel Robin sera nommé 495e sociétaire le 1er janvier 1996. Au cours des années 2000, il joue entre autres, sous les directions de Brigitte Jaques-Wajeman, Alain Françon, Piotr Fomenko, Christian Schiaretti, André Wilms, Lukas Hemleb et de Denis Podalydès
Michel Robin était chevalier dans l’ordre national du Mérite et officier dans l’ordre des Arts et Lettres.
Repose en paix Michel Robin.