Toronto, extérieur nuit, le tournage de Silent Hill 2 nous laisse entrevoir une fête foraine de l’enfer. Au milieu d’un manège enflammé, une nouvelle recrue que tout le monde surnomme « Kitty ». C’était avant l’arrivée de l’hiver, la gloire de GOT et son rôle de John Snow, bavardages avec l’idole des geeks.
Propos recueillis par Anthony Martin
C’est de la grosse machinerie dites moi. Vous avez l’habitude d’évoluer au milieu de tout ça ?
Pas du tout ! Mais j’adore ! Je suis un tout jeune acteur qui s’émerveille de ce que la vie lui offre en début de carrière. Je n’ai pas eu à galérer en passant de court-metrages bidons à des salles de théâtres presque vides. Entre ma série Le trône de fer : Game of Thrones et Silent Hill 2, mon CV prend, tout de suite, une épaisseur importante à Hollywood !
A qui le dites vous ! Vous arrivez dans deux univers super geek. Vous n’avez pas peur de vous mettre à dos les fanas du jeu en vous attaquant à une licence aussi mythique que Silent Hill ?
Ce serait mentir que de vous dire « non ». Depuis le début du tournage, je garde dans un coin de ma tête cette idée que le film est très attendu par les accros au joystick. Mais, d’un autre côté, je m’appuie sur notre réalisateur (Michael J. Basset) et sur toute son équipe créative pour me guider. Cela fait près d’un an qu’ils travaillent sur cette seconde adaptation. Ils maitrisent l’univers du jeu comme personne et savent très bien que nous sommes attendus au tournant.
Comment avez vous travaillé l’univers Silent Hill ? Avez vous tripoté le jeu avant de vous lancer dans le tournage ?
Pas tant que ça. J’ai compilé quelques vidéos sur Internet, on m’a prêté une PS2 pour que je puisse voir à quoi cela ressemblait mais je n’ai pas voulu approfondir plus que ça. Vous savez, c’est allé très très vite pour moi sur ce projet ! J’ai passé l’audition à Londres à Noël dernier et, quatre mois plus tard, me voilà dans la peau de Vincent Carter au milieu des flammes et de l’homme pyramide !
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Oulà ! Pas trop de spoil ! D’ailleurs, on a beau fouiller dans les jeux sur console, nous ne trouvons aucune trace d’un Vincent Carter ! Votre rôle à été créé de toute pièce pour le film ?
Il faut croire oui. Quand j’ai posé la question au réalisateur, lui précisant mes craintes, il m’a illico rassuré. Selon lui, il ne faut pas rester collé au script du jeu. Il faut se donner certaines libertés comme ajouter des personnages où gommer des tableaux. Cela ne peut qu’enrichir l’intrigue ou la rendre plus cohérente, plus ciné-génique. Au pire, cela fera réagir sur la toile, ce qui n’est pas pour déplaire aux producteurs qui aiment voir leurs projets buzzer sur Internet. (rires) J’ai déjà lu des choses. Du genre « pourquoi avoir choisi d’adapter le troisième jeu et pas le second »… « Pourquoi n’avoir pris que les nurses-zombies et l’homme pyramide du second jeu et pas d’autres personnages »… Mais jamais rien du genre « c’est qui ce Vincent Carter ?! » Ca s’énerve pas mal mais je reste épargné pour le moment (rires). Attendons de voir comment le film sera accueilli…
La 3D impose une nouvelle façon de travailler aux réalisateurs. Ils sont moins présent sur le set. Ils restent devant leur écran, lunettes sur le nez
Tourner en 3D, c’est comment ?
C’est l’avenir ! (rires) Même si je dois avouer que la technique impose une nouvelle façon de travailler pour les réalisateurs. Ils sont moins présent sur le set. Ils restent devant leur écran, lunettes sur le nez, à voir ce que cela rend. Ce qui est ni bon ni mauvais. D’un côté nous sommes plus libres dans notre interprétation, mais d’un autre, nous ne savons pas ce que pense le réalisateur une fois la prise en boite. La 3D impose des plans plus longs et plus préparés. C’est tout.
Et tourner dans le froid… ça… Vous êtes habitué !
Oh que oui ! (rires) Il est vrai que le climat canadien n’est pas celui de Los Angeles mais je n’ai pas à me plaindre ! Entre les tournages nocturnes à Toronto pour Silent Hill 2 et ceux, plus musclés, en Islande pour Game of Thrones… je crois que je rentabilise assez bien ma doudoune ! (rire) J’ai une anecdote à ce sujet : Alors que nous tournions par -35° en Islande, j’ai remarqué que les barbes des techniciens commençaient à geler. Je leur ai demandé pourquoi ils ne se rasaient jamais. Ils m’ont répondu que ce duvet naturel était leur seul moyen de survie. J’ai adoré !
Des projets plus chaleureux ?
J’en déborde ! J’ai signé pour Le septième fils de Sergey Bodrov. J’y retrouverais deux de mes idoles : Julianne Moore et Jeff Bridges. Sinon, je vais prêter ma voix à la suite de Chasseurs de dragons. On m’a dit que mes séances d’enregistrement coïncideraient avec celles de Gérard Butler et America Ferrera. Autant vous dire que je suis dans mes petits souliers !
Ca vous change des Moon Boots !
Tout à fait ! (rires).