François-Xavier Demaison « Dans ce métier, on fait pas mal de choses parce qu’on aime bien les gens avec lesquels on les fait »

Avec un film sur les écrans, la voix du Disney de Noël et la tournée
de son dernier spectacle, François-Xavier Demaison était sur tous les fronts en cette fin d’année 2012. Il nous avait livré ses choix avant de reprendre la clef des champs.

Propos recueillis par Mathias Lebœuf

Comme des frères est le premier film d’Hugo Gélin, pourquoi l’avoir choisi ?
J’ai trouvé le scénario, avec cette construction autour de flashbacks, formidable. Plus on avance dans le film plus on remonte le temps, jusqu’à la rencontre des trois personnages grâce à Charlie. J’ai aussi adoré les dialogues, très jouissifs à jouer. L’un des ingrédients de la réussite de ce film est qu’il manie émotion et rire avec beaucoup de finesse, en étant toujours sur le fil.

Participer à  un premier film, c’est un risque ou une chance ?
C’est bien sûr un risque, mais on trouve souvent une fraîcheur et une énergie intacte dans les premiers films ! Et chaque plan était dans la tête d’Hugo Gélin depuis des années, le film était très mûri ! C’est donc aussi une chance.

Boris, votre personnage, est un homme d’affaires accompli. Votre expérience passée vous a-t-elle aidé à nourrir le rôle ?
J’y ai forcément mis un peu de moi mais, finalement, le fait qu’il soit dans le monde des affaires est assez anecdotique. Boris est avant tout un mec resté bloqué sur Charlie, la femme de sa vie. C’est quelqu’un qui connaît des soucis affectifs : il s’entend mal avec son père, il vit avec pour seule compagnie sa femme de ménage. Il y a quelque chose de très inadapté en lui. Il est un peu coupé du monde.  Avec ce voyage, il va s’ouvrir et enfin tourner la page. C’est un personnage qui a un très joli parcours.

Vous avez affirmé qu’il était proche de ce que vous êtes dans la vie…
D’une certaine façon, oui. J’ai une forme d’intimité avec lui. Et Hugo Gélin est allé chercher ces choses qui aussi m’échappent ou que, peut-être, je dissimule.

Tout pour plaire de Cécile Telerman en 2005, la première apparition de F-X.D. au cinema en compagnie d’Anne ParillaudJudith Godrèche et Mathilde Seigner

Comment s’est passée la rencontre avec vos partenaires, Nicolas Duvauchelle et Pierre Niney ? Vous avez organisé un « week-end d’intégration » pour reprendre les mots de ce dernier…
Je les ai invités chez moi dans le Sud de la France pour travailler à la lecture du scénario… que nous n’avons pas terminée car nous n’étions rapidement plus en état ! En quarante-huit heures nous avons rattrapé quinze ans d’amitié. Et ça a plutôt été un immense week-end de désintégration ! (rire) Et je crois que cette complicité qui nous unit depuis, transparaît dans le film.

Si Charlie jouée par Mélanie Thierry est le fil rouge, Comme des frères reste-t-il un film de mecs ?
C’est un film qui aide à comprendre les mecs, même pour les filles ! Lors des avant- premières, on a eu un beau succès auprès du public féminin. C’est donc plutôt un film sur les mecs dont le personnage central est une fille. Mais le film parle du souvenir, d’amour, et, bien entendu, d’amitié…

J’avais beaucoup d’amis à 20 ans, moins à 30, et aujourd’hui j’ai tendance à remettre cette valeur au centre de ma vie.

Justement, quel rôle joue l’amitié dans votre vie ? Et dans votre métier d’acteur ?
Figurez-vous que c’est une question que je me pose tous les jours ! Je crois qu’autour de  40 ans on fonde plus facilement des familles que de grandes amitiés. L’intérêt du film, c’est aussi de confronter trois âges : on n’a pas le même regard sur l’amitié à 20, 30 ou 40 ans. J’avais beaucoup d’amis à 20 ans, moins à 30, et aujourd’hui j’ai tendance à remettre cette valeur au centre de ma vie. Dans la profession, mon amitié avec Samuel Le Bihan a été fondatrice. Là aussi c’est primordial, car dans ce métier on fait pas mal de choses parce qu’on aime bien les gens avec lesquels on les fait.

Comme des Frères est une comédie douce-amère, avez-vous l’intention de jouer des rôles plus sombres ?
L’humour reste le domaine dans lequel je m’exprime le mieux. Mais  je dois avouer que j’aime ce genre de comédies qui ne véhiculent pas uniquement du rire mais aussi une part de tendresse, voire de tristesse.

Votre actualité c’est aussi la voix de Ralph, dans Les Mondes de Ralph
Oui ! Et j’ai adoré faire ça ! C’est vraiment formidable de pouvoir donner chair à un personnage d’animation par la seule voix ! C’est assez émouvant, et fatigant aussi ! L’exercice demande pas mal de concentration. Il ne faut jamais être dans la caricature sous peine de faire cartoon. C’est vraiment du boulot, mais c’est passionnant !

Et vous êtes également en tournée en ce moment avec Demaison s’évade ?
Dans toute la France et je joue mes dernières dates parisiennes du 4 au 9 décembre à La Cigale. Après Demaison s’envole où je me racontais, je m’attache à dépeindre  la vie de personnages fictifs inspirés de gens que j’ai pu croiser.

De l’envolée à l’évasion, vous êtes guetté par le syndrome de l’enfermement ?
Oui, j’ai été trop longtemps enfermé et j’ai besoin de liberté ! (rire)

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