Avec une sortie repoussée à quatre reprises, S.O.S. Fantômes : L’Héritage était, avec Mourir peut attendre (distribué également par Sony), l’arlésienne du blockbuster. Le film de Jason Reitman – suite des originaux, réalisés par son père Ivan -, attendu comme le messie par des millions de fans, sort enfin ce 1er décembre. Alors, fallait-il vraiment rappeler S.O.S. Fantômes ? Attention, danger de spoils dans cette critique…

Par Grégory Marouzé

D’abord prévu en juillet 2020, puis décalé en mars, juin, novembre 2021, la sortie de S.O.S. Fantômes aura bien lieu ce mercredi 1er décembre. Faisant abstraction du reboot féminin de 2016 (moins catastrophique que les geeks ne le prétendent, surtout si on repense à S.O.S. Fantômes 2), Jason Reitman prend les commandes de cette suite, qui rend autant hommage aux films originaux, qu’à son père Ivan (dans une scène, un cinéma projette l’un des premiers films du papa : Cannibal Girls), qui l’emmena traîner ses guêtres sur le tournage du premier Ghostbusters.

Autant prévenir tout de suite le jeune public, mieux vaut avoir vu S.O.S Fantômes 1 pour comprendre les tenants et aboutissants de cette séquelle (trop?) tardive. Cependant, on imagine que les cinquantenaires (déjà !) qui ont vu le film d’Ivan Reitman à sa sortie, l’ont passé, repassé à leurs rejetons, comme ils l’ont sans doute fait avec Les Goonies de Richard Donner.

Ghostbusters versus Stranger Things

S.O.S. Fantômes : L’Héritage, s’il reprend bien le cahier des charges de l’œuvre originale, prend aussi en compte les jeunes générations, au cas où ces dernières ne connaîtraient pas le hit cinématographique mondial, sorti en 1984. Jason Reitman tente donc la greffe, opportuniste, de Ghostbusters et de Stranger Things (Finn Wolfhard, au casting du film, joue dans la série).

Trevor et Phoebe, petits-enfants de Egon Spengler (jadis joué par le regretté Harold Ramis), sont les jeunes héros de cette nouvelle histoire nous propulsant à Summerville, en Oklahoma. Ils vont, évidemment, devenir nos nouveaux chasseurs de fantômes.

Sous influence 

Si la mise en scène de Jason Reitman se montre plus inspirée que celle de son père (Ghostbusters, film sympa pour ses acteurs, la nouveauté qu’il représentait à l’époque, la nostalgie qu’il dégage toujours, a cependant pris un sacré coup de vieux), elle ne décolle jamais. Sous l’influence de papy Spielberg, le rejeton Reitman met un temps fou à faire démarrer son film.

L’intrigue, famélique, se traîne. Même si l’on est adepte d’un cinéma classique, qui pose les bases de son histoire, prend le temps de développer ses personnages, d’installer ses ambiances, on est tout de même en droit de demander davantage de nerf.

Tout ça pour ça …

Mou, long, interminable, gangréné par un politiquement correct dans l’ère du temps (qu’est devenu l’esprit irrévérencieux du Saturday Night Live ?), S.O.S. Fantômes : L’Héritage ne fait jamais rire, ne surprend pas. Pire : quand les ghostbusters originaux font leur apparition, on ressent peu d’émotion.

Si on est heureux de retrouver Dan Aykroyd, Bill Murray, Ernie Hudson, Harold Ramis (façon spectre d’Obi-Wan Kenobi dans Le Retour du Jedi), Annie Potts, et Sigourney Weaver, on déchante vite. Jason Reitman et son scénariste Gil Kenan (réalisateur du remake foireux de Poltergeist) ne savent tout bonnement pas quoi faire du casting d’origine.

Du coup, on est gêné aux entournures devant des apparitions à peine plus développées que des caméos. Surtout que Murray, absent, peu concerné, a l’air de se demander ce qu’il fiche dans cette galère, dénuée de mystère et de magie.

Peut-être que le réalisateur de Juno ou In the air, n’était tout simplement pas l’homme de la situation. Demeurent quelques scènes sympathiques comme l’apparition de mini-mallows en mode gremlins et, surtout, la reprise du tube mythique de Ray Parker Jr., au générique final. A moins que nous ne soyons heureux que S.O.S. Fantômes : L’Héritage se termine enfin (restez quand même jusqu’à la fin du générique).

Sortie : Le 1er décembre 2021 – Durée : 2h04 – Réal. : Jason Reitman – Avec : Carrie Coon, Finn Wolfhard, McKenna Grace… – Genre : Comédie – Nationalité : Américaine – Visuels : © SONY Pictures

C’était le bon temps !

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