Le Top 5 des S.O.S Fantômes

S.O.S Fantômes : La Menace de glace, le cinquième opus de la saga des Ghostbusters est dans nos salles depuis le 10 avril. Pile pour célébrer les 40 ans de la franchise super naturelle. Mais qui va-t-on appeler pour classer du pire au meilleur, ses films occultes cultes ? See Mag bien sûr !

Par Christelle Laffin

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En 1984, trois scientifiques new-yorkais lançaient une entreprise de parapsychologie spécialisée dans la chasse aux revenants. Et pendant que Bill Murray (Peter Venkman), Ernie Hudson (Winston Zeddemore) et les co-scénaristes du film, Dan Aykroyd (Ray Stanz) et Harold Ramis (Egon Spengler) cassaient de l’ectoplasme pour les beaux yeux de Dana Barett (Sigourney Weaver), S.O.S Fantômes explosait, lui, tous les records du box-office. En dépoussiérant un genre, la comédie paranormale, ce succès-surprise révolutionnait un pan entier de la pop-culture. De la comédie presque familiale à la franchise pour petits et grands à suites, déclinaisons animées et jeux vidéo avec merchandising et collectibles à la Star Wars par milliers, l’aventure Ghostbusters continue de se déployer (tant bien que mal) depuis 40 ans, tel un Bibendum Chamallow surgonflé d’énergie psycho cinétique ! On a classé ses 5 films pop-corn pour le meilleur et le pour le pire, mais dans le sens qui ne fait pas plaisir.

5/ S.O.S Fantômes II (1989)

Aux abonnés absents

Comédie #1 du box-office américain l’été de sa sortie, S.O.S Fantômes a explosé tous compteurs du genre. Le studio ne pouvait que réclamer une suite, devant le succès de la série animée, The Real Ghostbusters lancée dans la foulée, qui mettait une mythologie en place. D’abord réticents, les gardiens du temple (pas que de Gozer !) Aykroyd et Ramis, et le réalisateur du premier volet, Ivan Reitman, s’inclinent devant le pactole proposé. Mais le scénario n’aura, hélas, pas suivi. Sur une trame similaire au 1er -nos chasseurs de fantômes doivent sauver les leurs et New-York des griffes d’un être maléfique surnaturel- la sauce ne prend plus. Génie de l’improvisation révélé par S.O.S Fantômes, Bill Murray, déteste rempiler et cela se sent. Des gags téléphonés s’embourbent dans le slime qui coule à flot. Seule une séquence, savoureuse, surnage : le déchaînement des fantômes, dont l’arrivée à bon port du…Titanic, et la Statue de la Liberté en super-héroïne. Mais mêmes nos retrouvailles avec Bouffe-Tout le fantôme glouton, le voisin gaffeur Louis (Rick Moranis), Janine la standardiste gouailleuse (Annie Potts) et la charismatique Dana (Sigourney Weaver) ne nous consolent pas de ce marasme, même pas assez kitsch pour en devenir bon.

4/ S.O.S Fantômes : L’Héritage (2021)

Passation sans passion

Star Wars, Indiana Jones…Les  legacyquels, dans lesquels des stars de saga cultes reprennent leurs rôles pour passer le flambeau sont les nouvelles cash machines de Hollywood. La mission de reprise en mains par Jason Reitman, le fils d’Ivan, était de revenir aux sources pour réunir trois générations l’écran et donc dans les salles. Et le fils du réalisateur du premier SOS Fantômes, lui-même remarqué pour Juno  et Up in the Air,  semblait naturellement qualifié pour cette transmission. Le synopsis intriguant était prometteur. Callie (Carrie Coon) mère célibataire et fille d’un père absent, le professeur Egon Spengler, apprend le décès mystérieux de son paternel et l’existence de sa ferme, perdue au fin fond l’Oklahoma. Avec ses deux ados, Phoebe (Mckenna Grace), geek et bricoleuse comme papy, et le nonchalant Trevor (Finn Wolfhard, transfuge « hype » de Stranger Things), l’héritière retourne donc à ses racines, dans cette bourgade agitée par une inquiétante activité surnaturelle. Attendu comme le messie, après une sortie mainte fois repoussée pendant la pandémie, cette relance relève hélas du pétard mouillé. L’excitation pour les fans de la première heure, de revoir nos héros retraités tout en assistant à la formation clés (d’Ecto 1) en mains de la prochaine génération, retombe rapidement devant le manque de souffle de l’ensemble. Le film est mou, pas franchement drôle. Et les apparitions de nos compères, y compris celle, en hologramme, de feu Harold Ramis, relèvent du caméo poussif. Le joker nostalgie ne suffit pas ici à remporter la mise même si on reste ravis d’entrevoir Annie Potts, et Sigourney Weaver (restez jusqu’à la fin pour ce bonus !) et Bibendum Chamallow, démultiplié en mini sales gosses délicieusement insupportables à la Gremlins. Mais, la guimauve n’étant pas nourrissante, on reste résolument sur notre faim.

3/ S.O.S Fantômes : La Menace de glace (2024)

Trop woke pour être fun

En 2021 (voir 3), la franchise, comme l’Ectomobile, repartait sur les chapeaux de roues, avec Jason Reitman, le fils d’Ivan, au volant. Laissant le poussiéreux Oklahoma dans le retroviseur, on retrouve ici New-York, l’autre star de Ghostbusters. Depuis la mythique caserne de pompiers numéro 8, les descendants Spengler, Callie et ses deux ados, Phoebe et Trevor ont relancé le business de casseurs de revenants aidés de l’ex prof de physique Gary (Paul Rudd). Alors qu’une divinité antique courroucée débarque pour jeter un… froid, mortel, sur la ville, l’unité de confinement des entités spectrales est dangereusement pleine à craquer. Un peu comme ce 4ème épisode de la série.  Sur une trame narrative attendue-les chasseurs de fantômes, ancienne et next gen, se liguent pour sauver la Grosse Pomme de puissantes forces occultes-  se tisse un patchwork fouillis, hanté par une foule de revenants (personnages, running jokes et spectres cultes ) hélas présentés en clins d’œil trop superficiel. Entre deux explosions assourdissantes, on a le sentiment de scroller entre les scènes d’un pot-pourri d’arcs narratifs non résolus (le blues de la vieillesse, l’éveil amoureux LGBTQA+ friendly, les familles recomposées, la crise d’adolescence…) motivés par un cahier des charges multiculturel et intergénérationnel. Trop woke pour être fun. Souvent desservi par des effets visuels sous stéroïdes, à la Roland Emmerich, le film demeure malgré tout éclairé par la complicité, encore vivace, des « anciens» comme Aykroyd et Hudson, papys entrés en résistance paranormale, impatients de ré-endosser leurs packs à protons. Avec un bémol pour Bill Murray, total touriste, qui semble avoir été embauché pour délivrer la seule réplique drôle-et même pas originale- du film ! Globalement, devant ce 4ème opus, on reste donc de glace.

2/ S.O.S Fantômes (2016)

Mes meilleurs Esprits

Un reboot de filles ?! L’idée, qui s’est imposée après le décès prématuré du co-scénariste de Ghostbusters, Harold Ramis en 2014, a déclenché la furie des geeks. Un blasphème que ce nouveau  S.O.S Fantômes, dans lequel des actrices quadras remplacent nos joyeux  boomers ? Au finish, non, tant le coup de génie a été de confier le projet à Paul Feig, qui avait explosé les compteurs du Box-Office avec Mes Meilleures Amies, brillante comédie (incidemment féministe). On y retrouve d’ailleurs deux de ses interprètes, Melissa McCarthy et Kristen Wig (comique de l’émission à sketches culte Saturday Night Live) ainsi que deux autres humouristes du SNL, Kate McKinnon dans le rôle de la scientifique total perchée Holtzman, (la nouvelle (Venk)« man » et Leslie Jones en Zeddemore girl.. Le scénario, dont les grandes lignes ont été écrite par Ivan Reitman, Dan Aykroyd et Harold Ramis avant sa mort, ressemble au premier. Mais c’est surtout une histoire d’amitié féminine sans mecs, à part Chris Hemsworth, fabuleux en standardiste himbo lunaire et gaffeur, ravi de se payer sa propre tronche de super-héro Marvel. Les Easter Eggs abondent, comme les apparitions des « anciens », dans des rôles décalés et totalement assumés dans cet univers parallèle. En bonus : une bande son ultra sexy, avec le hit mythique de Ray Parker Jr remixé par Mark Ronson. Si un bon film, comme disait Jean Gabin, c’est « une bonne histoire, une bonne histoire et une bonne histoire », le talent d’improvisation et l’alchimie à l’écran entre les acteurs aussi. Riches en rebondissements, fidèle à…l’esprit de l’original, irrévérencieux et potache, ce vrai film pop-corn, injustement vilipendé, ne souffre que d’un seul vrai défaut : ne pas avoir connu de suite.

1/ S.O.S Fantômes (1984)

    Patrimoine (télé)kynétique

    1981. Dan Aykroyd, star des débuts du Saturday Night Live (voir 2), souhaite écrire une comédie en hommage à sa famille, portée sur la parapsychologie, tout en embarquant son ami des Blues Brother Jim Belushi, dans une nouvelle aventure. Le décès soudain de Belushi le pousse à revoir certains de ses plans. Il embauche Harold Ramis, (futur réal d’Un Jour sans Fin)  en co-scénariste et partenaire et Ivan Reitman (Jumeaux) un réalisateur qui vient de travailler avec Bill Murray, cet autre collègue du SNL, à l’humour cynique et distancié, qu’Aykroyd ajoutera à son équipe de scientifiques new yorkais chasseurs de fantômes. Peter sera le vendeur hâbleur et attachiant, Ray le technicien au grand cœur et enthousiaste et Egon l’intellectuel factuel et stoïque. Le pragmatique Winston, qui arrive en renfort, devait être joué par Eddie Murphy (parti incarner un Certain flic de Beverly Hills) mais Ernie Hudson décroche ici le rôle de sa carrière, avec Annie Potts, en secrétaire gouailleuse qui en pince pour Egon et Rick Moranis, de La Petite Boutique des Horreurs en voisin binoclard amoureux de Dana Barrett, superbe Sigourney Weaver encore auréolée de sa gloire d’Alien. Un hit signé Ray Parker Jr noyé de synthé, en phase avec une esthétique so 80’s, des répliques improvisées cultes (« on est venus, on l’a vu, il l’a eu dans le… », « C’est le salaud qui m’a tout englué »), des idées loufdingues (transformer un corbillard Cadillac en véhicule d’intervention pour des chasseurs d’âmes égarées), des spectres spectaculaires (pour l’époque, du moins), servi par des effets spéciaux organiques, comme Le Bibendum Chamallow inspiré du Bonhomme Michelin ou le fantôme glouton façonné d’après le visage de Jim Belushi…Certes un peu daté en termes de rythme, Ghostbusters fait toutefois partie de ces films patrimoniaux l’on préfèrera toujours à leurs pâles copies.