En toute Liberté
En toute Liberté (sortie le 8 mars) poursuit la trilogie La Vie après Daech inaugurée avec 9 Jours à Raqqa. Cette fois, Xavier de Lauzanne filme des journalistes musulmans, chrétiens et yézidis, travaillant pour Radio Al-Salam, média irakien affranchi de toute influence et œuvrant pour la paix. Une réussite inspirante !
Par Grégory Marouzé
Avec 9 Jours à Raqqa, Xavier de Lauzanne, documentariste humaniste, débutait une trilogie ambitieuse : La Vie après Daech. Ce premier volet d’une grande force, impressionnait par la détermination de son personnage principal, Leila Mustapha, jeune femme de 34 ans devenue maire de Raqqa, en Syrie.
Une expérience inédite
Xavier de Lauzanne emprunte le même sentier pour En toute liberté. Il filme des personnages forts, embarqués dans une aventure semblant en totale contradiction avec la situation actuelle en Irak. Toujours motivé par cette volonté de témoigner de la reconstruction d’un lien entre Irak et Syrie, de Lauzanne se consacre à une expérience médiatique inédite (après le précédent film tout entier dédié à la politique, et en attendant le suivant se focalisant sur la culture et l’éducation).
Porté par la voix off de Sophia Aram, En toute Liberté brosse le portrait de sept journalistes femmes et hommes (Fabian Noel, Hani Menzaljy, Ronza Salem, Naveen Simoqy, Shahaad Alkhoury, Samir Harboy, Meethak Al-Khatib), de confessions différentes. Toutes et tous, réalisent des reportages et animent des émissions pour Radio Al-Salam, média prônant l’ouverture, le dialogue, entre religions et peuples.
Respect des protagonistes
A l’image de 9 jours à Raqqa, Xavier de Lauzanne filme des événements souvent durs, se place à bonne distance (il est au cadre), pour respecter chacun des protagonistes. La séquence où Ronak Bapir Khalil, une jeune réfugiée de 18 ans, instaure un dialogue avec la journaliste Naveen Simoqy, résume toute la détresse des orphelins de guerre. Autre moment fort d’un film qui en compte bien d’autres, celui où Younis Rajab Al-Addad, musulman du quartier mixte d’Al Klayaat, espère le retour des chrétiens, avec lesquels il entretient des relations fraternelles.
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Refus du manichéisme
Xavier de Lauzanne se garde bien de tout manichéisme. Dans son témoignage, le journaliste Meethak Al-Khatib (âgé de 23 ans à l’époque de la réalisation du film), originaire d’une communauté sunnite, reconnaît le racisme qu’il nourrissait envers les chiites, avant de devenir ami avec l’un d’entre eux, par la grâce des réseaux sociaux.
In fine, Xavier de Lauzanne réussit haut la main la seconde partie de sa trilogie optimiste, dont on attend déjà avec impatience l’ultime volet.
Sortie : Le 8 mars 2023 – Durée : 1h30 – Réal. : Xavier de Lauzanne – Nationalité : Française – Distribution :L’Atelier Distribution
Respect des protagonistes A l’image de 9 jours à Raqqa, Xavier de Lauzanne filme des événements souvent durs, se place à bonne distance (il est au cadre), pour respecter chacun des protagonistes. La séquence où Ronak Bapir Khalil, une jeune réfugiée de 18 ans, instaure un dialogue avec la journaliste Naveen Simoqy, résume toute la […]