Le Braquage du Siècle
Le fait divers qui inspire Le Braquage du Siècle, en salle le 8 septembre, tout droit venu d’Argentine, aurait inspiré la série La Case De Papel. Réalisé par Ariel Winograd, le long-métrage, réjouissant et efficace, est un bonbon pour celles et ceux qui aiment les films de casse.
Par Grégory Marouzé
Un nouveau film de casse, pourquoi faire ?
Quand démarre Le Braquage du Siècle, on est en droit de se poser quelques questions. Après tout, le film de casse a connu un nombre incalculable de variations et grandes réussites (Quand la Ville dort de John Huston, Du Rififi chez les Hommes de Jules Dassin, L’Ultime Razzia de Stanley Kubrick) et d’autres œuvres plus mineures mais réjouissantes (Ocean’s Eleven et ses suites, de Steven Soderbergh, remakes de L’Inconnu de Las Vegas de Lewis Milestone).
Il est difficile d’être à la hauteur de ces grands succès populaires et artistiques. Doit-on rivaliser ? Renouveler le genre ? Surprendre ? Le plaisir que procure Le Braquage du Siècle, nous fait répondre par la négative. Ariel Winograd (Mon Premier Mariage, un carton en Argentine), n’a pas la prétention de signer un chef-d’œuvre.
Pour autant, le réalisateur n’est pas homme à bâcler son récit. Un film de casse demande rigueur, un scénario à la mécanique bien huilée, une mise en scène réglée comme de l’horlogerie suisse, des comédiens qui fassent le job.
Dès les premières secondes, par la grâce d’une photographie stylisée et élégante de Félix Monti (Tangos, l’exil de Gardel, de Fernando Solanas), on sait que le pari peut être gagné. La suite du métrage va nous le confirmer.
Efficacité, crédibilité
Inspiré d’une histoire vraie (un casse de banque juteux et abracadabrantesque, secouant toute l’Argentine en 2006), qui aurait inspiré La Case De Papel (Fernando Araujo, l’un des braqueurs, et coscénariste du film, aurait envisagé de poursuivre les créateurs pour le vol de son histoire), Le Braquage du Siècle ne lâche pas le spectateur durant quasi deux heures. Le grand atout du film, ce sont d’abord ses comédiens. Guillermo Francella (le génial Dans ses Yeux, de Juan José Campanell), Diego Peretti, (acteur de l’adaptation argentine de En Thérapie), et autres protagonistes du casse, forment une vraie troupe, à laquelle nous allons nous attacher. Chacun joue sa partition avec conviction, qu’ils interprètent des novices, ou professionnels aguerris des braquages.
Rythme, humour, discours
L’autre atout du film, c’est son rythme. Ça va vite, sans que la mise en scène ne devienne illisible. Enfin, même si la tonalité reste assez sérieuse, Le Braquage du Siècle s’offre de vraies tranches d’humour bien senties. S’il n’atteint pas la force, la puissance, de ses glorieux modèles, Le Braquage du Siècle n’en demeure pas moins une excellente surprise.
Voilà du cinéma carré, efficace, divertissant, qui délivre un véritable discours. Les privilèges dont bénéficient injustement certains sont soulignés. Les injustices, qui en forcent d’autres à franchir la ligne jaune, le sont également. Du divertissement qui sache rester léger, tout en assumant une vraie part de noirceur, forcément, on achète !
Sortie : Le 8 septembre 2021 – Durée : 1h54 – Réal. : Ariel Winograd – Avec : Guillermo Francella, Diego Peretti, Juan Alari… – Genre : Comédie – Nationalité : Argentine – Distribution : Eurozoom – Visuels :Eurozoom / © 2020 – AZ FILMS SA / TELEFE VIACOM INTERNATIONAL STUDIOS / FILM TONIC SA
Pour autant, le réalisateur n’est pas homme à bâcler son récit. Un film de casse demande rigueur, un scénario à la mécanique bien huilée, une mise en scène réglée comme de l’horlogerie suisse, des comédiens qui fassent le job. Dès les premières secondes, par la grâce d’une photographie stylisée et élégante de Félix Monti (Tangos, […]