L’Incroyable Histoire de l’Île de la Rose
En plein mai 68, l’histoire vraie d’un ingénieur en quête de liberté, qui décide de créer sa propre île indépendante, au large de l’Italie. Projection dans une société utopique et marginale, à vingt mille lieux de notre monde actuel. Une bulle de bonheur signée du réalisateur italien Sydney Sibilia.
Par Charlotte Engel
Quand mai 68 bat son plein et que les révoltes étudiantes explosent dans la capitale française, une société utopique obéit à ses propres lois, pratique sa propre langue, élit son propre gouvernement… loin des hostilités du contexte actuel.
Le réalisateur italien Sydney Sibilia, à l’heure où la liberté manque à l’appel, s’interroge sur les multiples facettes de l’émancipation et de l’indépendance ainsi que sur leur longévité.
On ne se refuse rien lorsqu’on s’appelle Giorgio Rosa. D’abord la voiture sans permis et non immatriculée – qui a dit qu’avoir le cerveau d’Einstein excluait toute forme d’inattention ? – puis ce véritable bout de mer, qu’il s’offre gratuitement. Sans permis non plus.
C’est bien la preuve que la liberté n’a pas de prix, et ne nécessite, jusqu’à preuve du contraire, aucune autorisation (n’est-ce pas Monsieur Macron ?).
A l’Île de la Rose, on se nourrit de l’alcool « local », on danse le twist, on fait des enfants à dix-sept ans, tant qu’on se sent libre et pacifiste. En un mot, on célèbre la « dolce vita » comme dans les films de Federico Fellini et nul ne semble se soucier des autorités. Naturellement, l’Île de la Rose se met à générer un climat de ferveur générale, les échos remontent jusqu’au siège de l’ONU… le rêve pourrait bientôt prendre fin.
Un casting européen
Que les adeptes de cinéma italien se manifestent ! Dans cette distribution, les noms de stars italiennes à la filmographie bien remplie, jaillissent à profusion. Elio Germano, une quarantaine de films à son actif dont Suburra, Romanzo Criminale ou encore La Nostra Vita – qui lui aura valu le même prix d’interprétation masculine que Javier Bardem – excelle dans ce rôle d’ingénieur illuminé, à la rêverie contagieuse. Elio Germano partage l’écran avec Matilda de Angelis, au regard foudroyant, incarnation même de l’élégance et du raffinement à l’italienne, aperçue récemment dans la série The Undoing (HBO).
Pour l’anecdote, chaque comédien étranger est incarné par un acteur de son pays d’origine. Cela explique la présence de notre François Cluzet national, dans le rôle saugrenu d’un membre de l’ONU. Mention spéciale pour les lunettes « aviator », portées par un Cluzet retro comme vous ne l’aurez jamais vu.
Par ailleurs, on note également la présence au casting de l’Allemand Tom Wlaschilha, interprète du personnage de Jagen H’ghar, dans la série phénomène Game Of Thrones.
En ce contexte historique fort, il y a ceux qui manifestent et ceux qui viennent à l’Île de la Rose. La deuxième option inspire davantage, alors on remercie Sydney Sibilia et sa troupe de talents, pour cette bulle de bonheur éphémère.
Sortie : Depuis le 9 décembre sur Netflix – Durée : 1h 57 – Réal. : Sydney Sibilia – Avec : Elio Germano, François Cluzet, Matilda de Angelis… – Genre : comédie – Nationalité : Italienne
C’est bien la preuve que la liberté n’a pas de prix, et ne nécessite, jusqu’à preuve du contraire, aucune autorisation (n’est-ce pas Monsieur Macron ?). A l’Île de la Rose, on se nourrit de l’alcool « local », on danse le twist, on fait des enfants à dix-sept ans, tant qu’on se sent libre et pacifiste. En […]