Par Tramber

Lee Israel est une auteure au succès passé et même dépassé. Sans pognon, elle va mettre au point avec son ami Jack, une incroyable arnaque en falsifiant et vendant à prix d’or, des correspondances entre auteurs célèbres.

La jeune réalisatrice Marielle Heller, dont c’est le quatrième film avant que l’on découvre en janvier prochain, A Beautiful Day in the Neihborhood avec Tom Hanks, a signé avec Les Faussaires de Manhattan, une œuvre tout en finesse, tour à tour drôle et émouvante. Le film ayant largement séduit le public du dernier Festival de Sundance et obtenu trois nominations aux Oscars dont une pour Melissa McCarthy.

L’ombre de Woody Allen

Années 90, New York, une bande-son largement teintée de Jazz, des bars à l’ambiance tamisée, l’ombre de Woody Allen fait plus que planer sur ce film, qui à l’inverse du cinéaste, ne nous narre pas une histoire de mœurs, mais un incroyable épisode de vie de Lee Israel. Biographe à succès, Lee Israel n’a pas vendu de bouquins depuis longtemps, ils sont même soldés à 70% dans les librairies.

Rejetée par tout le monde, à commencer par son agent, elle va rencontrer Jack Hock, un auteur séduisant mais dealer de coke, et encore plus loser qu’elle. A défaut d’un élan créatif retrouvé, elle va se découvrir un talent de faussaire, et va monter avec son nouvel ami, une vaste escroquerie.

Un casting impeccable

Si Marielle Heller filme ses personnages avec une tendresse non simulée, ces derniers sont avant tout, prodigieusement interprétés par Melissa McCarthy et Richard E. Grant.

Ce fut d’abord Julianne Moore qui était pressentie pour incarner Lee Israel, mais après « divergences artistiques » avec la réalisatrice, c’est Melissa McCarthy qui la remplaça, s’échappant pour l’occasion avec beaucoup de talent et finesse de l’univers potache de Judd Apatow. L’actrice déclarant à propos de son rôle : « Ce que j’aimais le plus dans le fait de jouer Lee, c’était de chercher la part de rédemption chez une personne qui n’est peut-être pas la personne la plus facile à vivre ». A défaut de rédemption, McCarthy prouve ici qu’elle peut désormais complexifier son jeu, et il est fort probable, qu’elle opère là un tournant dans sa carrière.

Quant au vétéran Richard E. Grant, il offre ici toute son élégance et son humour au personnage de Jack. Le comédien au CV plus grand que la garde-robe de Lady Gaga, et que l’on verra à Noël au casting de Star Wars : L’Ascension de Skywalker, a déclaré ceci : « Jack a d’une certaine manière la personnalité d’un labrador. Il pense qu’il peut se frotter à tout le monde et se faire aimer, mais il est parfois malmené et il se sent seul. »

Nostalgie et mélancolie

Il y a un soupçon de nostalgie dans ce film, de l’époque où les machines à écrire régnaient encore avant de laisser définitivement leur place aux computers. Les Faussaires de Manhattan est un film qui sent bon le papier, qui s’il sombre parfois dans la mélancolie, véhicule une sorte d’espoir de s’en sortir par le talent et l’intelligence.

En ces temps où l’hystérie super-héroïque ou l’horrifique règnent sur le cinéma, Les Faussaires de Manhattan offre une jolie respiration, dans laquelle le spectateur prendra le temps de profiter de l’œuvre proposée et d’en sortir en se disant simplement : « Quel beau film que je viens de voir ».

Et au fond, c’est ça le cinéma !

Sortie : 31 juillet 2019 – Durée : 1h47 – Réal. : Marielle Heller – Avec : Melissa McCarthy, Richard E. Grant, Dolly Wells… – Genre : comédie – Nationalité : Américaine

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