Parasite version black & white
Par Marc Godin
Après son triomphe aux Oscars, Parasite revient pour un nouveau tour de piste, dans une version « plus tranchante » en noir et blanc. Un autre film…
C’est le carton plein pour Parasite.
La Palme d’or à Cannes, la critique qui mouille, le triomphe en France avec bientôt deux millions de spectateurs, les quatre Oscars et la crise de nerfs de Donald Trump et bientôt le César du meilleur film étranger.
Pour fêter la victoire aux Oscars, le distributeur français, les Jokers, ressort Parasite dans une version… noir & blanc.
A priori, vous connaissez le pitch : Une famille de chômeurs, les Ki-taek, s’entasse dans un réduit situé dans un entresol misérable où tous les poivrots du coin viennent pisser. Les quatre membres de la famille vivent de petites combines. Bientôt, l’ado trafique ses diplômes et s’improvise professeur d’anglais chez une famille de grands bourgeois, les Park.
L’opération d’infiltration commence puisqu’il parvient à faire embaucher sa sœur, son père et sa mère, sans que les employeurs un poil crédules ne s’en rendent compte. Sauf que rien ne va se passer comme prévu dans la magnifique maison aux nombreux recoins sombres…
Le spectateur visite le film avec un autre regard
Comme George Miller avec Mad Max : Fury Road ou James Mangold pour Logan, Bong Joon-ho s’offre donc un petit lifting en noir et blanc. Il ne cède en rien à une mode puisqu’il avait déjà réalisé l’expérience pour l’extraordinaire Mother. Avec son directeur de la photo Hong Kyung-pyo, il a complètement ré-étalonné son film pour une version qu’il qualifie lui-même de « plus tranchante ». Loin d’être un coup commercial, cette version s’apparente à une nouvelle expérience. Le spectateur visite Parasite avec un autre regard, un peu comme s’il visionnait comme un classique d’Hitchcock, qui apparaît brièvement dans le film (oui, oui).
Si Parasite est toujours ce mélange savamment dosé entre thriller et bouffonnerie, le noir et blanc semble décupler la métaphore politique et sociale. Entre le taudis des pauvres et la villa géométrique des riches, il n’est question que d’argent, de pouvoir, de rapports de force.
Bong Joon-ho sculpte les visages, avides, méprisants, enivrés de leur propre fatuité, ivres de violence. Et dans les sous-sols de la villa high-tech qui ressemble à une maison hantée sortie d’un cauchemar expressionniste, les couloirs se font plus sombres, plus terrifiants. Avant l’explosion de violence cathartique…
On attend maintenant la mini-série américaine d’Adam McKay, avec Mark Ruffalo. Et surtout le prochain Bong Joon-ho.
Sortie : 19 février 2020 – Durée : 2h12 – Réal. : Bong Joon Ho – Avec : Song Hang-Ho, Cho Yeoh-jeong, Lucas Heges… – Genre : suspense – Nationalité : sud-coréenne
L’opération d’infiltration commence puisqu’il parvient à faire embaucher sa sœur, son père et sa mère, sans que les employeurs un poil crédules ne s’en rendent compte. Sauf que rien ne va se passer comme prévu dans la magnifique maison aux nombreux recoins sombres… Le spectateur visite le film avec un autre regard Comme George Miller avec […]