Antebellum
L’auteure à succès Veronica Henley se retrouve prise au piège dans une réalité cauchemardesque, en pleine période esclavagiste américaine. Elle va devoir trouver un moyen de s’en échapper…
Par Thomas Leduc
« Ce cauchemar portait sur une femme nommée Eden. L’expérience était horrible et je me suis rendu compte que je voulais immédiatement en parler avec Christopher Renz. J’avais l’impression que mes ancêtres étaient venus pour me raconter l’histoire. Nous avons pensé qu’elle avait les caractéristiques d’un film passionnant. »
C’est donc après un terrible cauchemar, que l’idée de réaliser Antebellum à germé dans l’esprit du coréalisateur du film, Gerard Bush.
Avant la fin
Antebellum, qui signifie littéralement « Avant la fin » en latin, est donc un projet personnel, qui met en scène Janelle Monae, dans le rôle de Veronica Henley, une auteure à succès qui va se retrouver prise au piège d’un étrange monde qui va la propulser dans le Vieux-Sud des États-Unis au temps douloureux de l’esclavagisme. Par ailleurs, le terme « Antebellum » n’est pas anodin, puisqu’il est souvent cité pour évoquer cette région avant que la Guerre de Sécession ne génère l’abolition de l’esclavage, qui en était le triste cœur économique.
En pleine période de conflits sociaux et de racisme de tous bords, le sujet du film semblait donc, au moins sur le papier, être une bonne idée.
Manque de personnalité
Il est clair que les deux réalisateurs ont dépensé beaucoup d’énergie pour tenter de livrer un film authentique, toutefois, on aurait apprécié que cette même énergie soit un peu plus consacrée à une mise en scène plus créative, Bush et Renz citant régulièrement Autant en emporte le vent comme référence photographique, ce qui est loin d’être une évidence à la vision du film. Le chef-opérateur Pedro Luque se perdant trop souvent dans des lumières dites « modernes », qui font d’Antebellum, un film contemporain mais manquant de personnalité.
Produit par Sean McKittrick, déjà derrière Get out et Us de Jordan Peele, Antebellum voit tout son arc narratif construit autour d’un twist final, et si le suspense est bien présent tout au long des 1h45 que dure le film, ce fameux twist, malheureusement est terriblement décevant.
A l’arrivée, les deux réalisateurs proposent une mise en scène trop classique, avec toutefois de jolies fulgurances dont une très belle scène de course poursuite, mais sans pour autant convaincre, ni sur le propos, ni sur le plan formel.
Où est ce petit supplément d’âme ?
Janelle Monae s’en sort plutôt bien, même si son rôle est un peu trop taiseux, mais elle sort largement du lot face à un casting assez insipide du côté des personnages noirs, et bien caricatural concernant les suprémacistes blancs.
Antebellum, avec son affiche un peu trop inspirée de celle du Silence des agneaux, s’il propose quelques bons moments de cinéma, manque cruellement d’émotion, d’empathie, et surtout d’âme.
Un film en demi-teinte, et comme quoi, les pires cauchemars ne font pas forcément les meilleurs films !
Sortie : 9 septembre 2020 – Durée : 1h 45 – Réal. : Gerard Bush, Christopher Renz – Avec : Janelle Monae, Jena Malone, Kiersev Clemons… – Genre : suspense – Nationalité : Américaine
En pleine période de conflits sociaux et de racisme de tous bords, le sujet du film semblait donc, au moins sur le papier, être une bonne idée. Manque de personnalité Il est clair que les deux réalisateurs ont dépensé beaucoup d’énergie pour tenter de livrer un film authentique, toutefois, on aurait apprécié que cette même […]