See Mag a un gros coup de cœur pour Vermines (sortie le 27 décembre) de Sébastien Vaniček. Porté par de jeunes actrices et acteurs investi(e)s, Vermines confronte les habitants d’une tour HLM à une invasion de milliers d’araignées. Carré, efficace, digne des meilleures séries B, Vermines impressionne !

Par Grégory Marouzé

Avec Vermines, Sébastien Vaniček signe son premier long-métrage. Derrière ce titre (ô combien ironique et caustique !) se dissimule un vrai film de genre, se réclamant des fleurons du cinéma asiatique, anglo-saxon et américain.

Le scénario de Vermines, co-écrit avec Florent Bernard (auteur de La Flamme avec Jonathan Cohen), est d’une simplicité enfantine : Kaleb (Théo Christine) un jeune gars amoureux des reptiles, scorpions, et nacs en tous genres, amène une araignée dans sa chambre.

Réussissant à s’échapper, la petite bête velue, très dangereuse, libère des milliers de petits, qui envahissent l’immeuble, grandissent, et font des dizaines de victimes. Kaleb et ses amis vont affronter les Arachnides pour survivre.

Entre L’Horrible Invasion et Aliens

Vermines est l’excellente surprise de cette fin d’année. Alors que le cinéma de genre français retrouve des couleurs (Le Règne Animal, Gueules Noires, Mars Express…), après des années de disette et d’errances, le jeune Sébastien Vaniček, fort de 15 ans de réalisation de courts-métrages, signe un film d’une efficacité redoutable. Si vous êtes arachnophobes,

Vermines va vous accrocher à votre siège. Si vous ne l’êtes pas, grâce à une mise en scène maîtrisée (ah, ce plan renversant dans un couloir envahi d’araignées !), le résultat sera du même tonneau. Si Vermines aurait mérité d’être resserré de 15 petites minutes (1h45, c’est un peu long), on tient enfin un vrai film de terreur français, qui commence comme L’Horrible Invasion (comme dans ce petit classique, la plupart des araignées filmées dans Vermines sont vraies) de John Bud Cardos, avant de s’achever (toutes proportions gardées) en version hexagonale du Aliens de James Cameron.

Faire peur, divertir, secouer le spectateur

Vermines n’a d’autres prétentions que de faire peur, divertir, secouer le spectateur. Grâce à de vrais personnages portés par les excellents Théo Christine (vu dans Suprêmes et Garçon Chiffon), Jérôme Niel, Finnegan Oldfield, les badass Sofia Lesaffre et Lisa Nyarko (on apprécie que les comédiennes d’un film d’épouvante ne jouent pas les utilités), un bon scénario (au discours social léger mais bien présent), une bande-son hip-hop énergique, Vermines y parvient haut la main !

Renaissance du genre français

Ces dernières années, les cinéastes françaises et français ont souvent pris le genre de haut. On se souvient de films se croyant plus malins que leurs publics, n’assumant pas leur appartenance au fantastique, à l’épouvante, au cinéma de terreur, au polar, ou à l’aventure.

Le cinéma de genre français semblait avoir tiré sa révérence, condamné par des échecs artistiques et commerciaux successifs. Le genre ne s’exprimait plus qu’à travers des comédies souvent neurasthéniques, mal écrites, mal branlées, coproduites par la TV, pour de futurs et tristes prime-time.

Vermines confirme qu’une révolution est en train de se jouer, qu’un mouvement collectif de jeunes cinéastes émerge (un film en appelant un autre). Au public de jouer son rôle, en plébiscitant Vermines !

Sortie : Le 27 décembre 2023  – Durée : 1h45 – Réal. : Sébastien Vaniček   – Avec : Théo Christine, Sofia Lesaffre, Jérôme Niel, Lisa Nyarko, Finnegan Oldfield  – Genre : horreur  – Nationalité : française – Distribution : Tandem Distribution

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