Cecilia tente de se reconstruire après le suicide de son ex-petit ami, mais elle va commencer à soupçonner que son ancien amant n’est peut-être pas réellement mort. L’australien Leigh Whannell réussit un film horrifique avec une Elisabeth Moss épatante.

Par Colonel Dawa

Et voici la septième adaptation au cinéma de l’adaptation du roman écrit et publié par H.G. Wells en 1897. La première fut réalisée en 1933 par James Whale, et la dernière en date, par Paul Verhoeven qui avait réussi à livrer un Hollow Man terrifiant avec Kevin Bacon et des effets spéciaux qui aujourd’hui encore, restent époustouflants vingt années plus tard.

Dans la version de Whale, Claude Rains incarne le Dr Jack Griffin comme un savant rationnel rendu fou par un sérum qui modifie l’indice de réfraction de son corps. Dans ce dernier reboot de l’écrivain-réalisateur Leigh Whannell, l’invisibilité ne provient pas d’un sérum mais d’un effet d’optique généré par des dizaines de caméras montées sur une combinaison militaire, le tout, basé sur une extension de la technologie de camouflage déjà existante.

Cependant, la différence la plus importante ici, réside dans le fait que le personnage n’était déjà pas bien gentil avant de devenir invisible.

Une version plus audacieuse qu’opportuniste

Supervisée par Jason Blum, la vraie nouvelle dimension que Whannell apporte à sa version « Blumhouse productions », c’est sa féminisation et il métaphorise ici les violences conjugales et le harcèlement de manière très intelligente. En pleine ère #MeToo, l’approche du réalisateur est bien plus audacieuse qu’opportuniste.

Ici, le concept d’invisibilité est un moyen efficace pour explorer les relations abusives, ce qui génère un impact immédiat et un inconfort certain chez le spectateur, qui tremble lui aussi à la place de Cecilia, le personnage central qu’Elisabeth Moss, révélée par les séries Mad Men et The Handmaid’s Tale, incarne à la perfection sans jamais se laisser aller au sur-jeu.

Une dimension résolument Hitchcockienne

En effet, Whannell place ici le spectateur au même niveau que l’agressée et non celui de l’agresseur, et à ce titre, au risque de me répéter, Moss est au sommet de son acting et apporte à son personnage une extrême vulnérabilité face à une menace « invisible », mais aussi toute la résilience qui lui sera nécessaire pour peut-être s’en sortir. Sans évidemment égaler le maître, le réalisateur confère à son film une dimension résolument Hitchcockienne, en mettant le spectateur dans la confidence de l’origine de danger alors que Cecilia l’ignore, en tout cas au début du long-métrage

Très intelligemment, Whannell n’a pas cédé à la facilité des effets-spéciaux, il offre une réalisation efficace mais somme toute assez classique qui, si elle s’endort un peu en milieu de film, se réveille admirablement vers la fin avec une scène que je ne spoilerais pas mais qui manifestement, a été conçue pour être controversée.

Il est difficile de ne pas adhérer à cette nouvelle version cauchemardesque de L’Homme Invisible, reste à savoir comment en sortir indemne.

Sortie : 26 février et 22 juin 2020 – Durée : 2h05 – Réal. : Leigh Whannell – Avec : Elisabeth Moss, Oliver Jackson-Cohen, Harriett Dyer… – Genre : horreur – Nationalité : Américaine

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Cependant, la différence la plus importante ici, réside dans le fait que le personnage n’était déjà pas bien gentil avant de devenir invisible. Une version plus audacieuse qu’opportuniste Supervisée par Jason Blum, la vraie nouvelle dimension que Whannell apporte à sa version « Blumhouse productions », c’est sa féminisation et il métaphorise ici les violences conjugales […]