Koko-di Koko-da
Par Soisic Belin
Un couple tente difficilement de se reconstruire à la suite d’un drame. Le réalisateur suédois Johannes Nyholm réitère un coup de maître avec ce deuxième long métrage, un semi huis-clos au casting resserré.
Il y a des films où le genre est difficile à déterminer, où le thriller rencontre le drame sentimental et où la fable prend le pas sur le réalisme, cela crée un petit bijou cinématographique qui n’aura de cesse de vous hanter tant les évidences auront disparu au profit du slapstick.
Des ombres au rêve
Elin et Tobias sont les parents d’une fille de 8 ans. La veille de son anniversaire, on retrouve la petite famille en train de déjeuner dans un restaurant du bord de mer, tout va pour le mieux jusqu’à ce qu’Elin soit prise d’allergie alimentaire. Ils finiront tous les trois la journée aux urgences. Ce début ultra réaliste aux images léchées, proches d’une vidéo documentaire laisse rapidement la place à un tout autre film, plus onirique et absurde. Le réalisateur y intègre des scènes de théâtre d’ombres et use sans en abuser du rêve pour ainsi pouvoir répéter une scène à plusieurs reprises.
Impossible pour le spectateur de décrocher de l’intrigue, impossible d’être passif, la tension est permanente et l’atmosphère oppressive apporte à cet objet cinématographique particulier une valeur ajoutée.
Quand le feu de l’amour s’épuise
Koko-di Koko-da, paroles extraites de la comptine Le coq est mort, sera le fil conducteur et donnera ainsi le titre et la tonalité au film. Tout n’est alors que métaphore, le couple se retrouve à camper en pleine forêt et la tension qui règne dans cette scène est révélatrice de ce qui se passe à l’intérieur même de la relation entre les deux personnages. Le feu de l’amour n’est plus, il s’épuise, s’amenuise. Le repli sur soi dessine la fin d’une relation où les non-dits s’accumulent, rongés pas la culpabilité, le couple est dans une impasse dans laquelle ni Tobias ni Elin ne sont assez fort pour ressortir grandi des épreuves qu’ils traversent.
Pour ce qui est de la fin du film, le réalisateur l’a souhaité ouverte, comme un rêve finalement. Il suffit en ouvrant les yeux de choisir qu’elle sera l’issue préférable pour l’histoire qui nous a prise en otage sur toute une nuit de sommeil.
Johannes Nyholm a choisi une campagne promotionnelle quelque peu originale en aménageant un bus transformé en cinéma, un véhicule de 40 places qui sillonnera les routes de Suède. Une opération marketing savamment menée pour apporter le cinéma là où la fréquentation des salles est en berne.
Sortie : 13 novembre 2019 – Durée : 1h26 – Réal. : Johannes Nyholm – Avec : Leif Edlund, Yiva Gallon, Katarina Jacobson… – Genre : horreur – Nationalité : Danoise – Suédoise
Impossible pour le spectateur de décrocher de l’intrigue, impossible d’être passif, la tension est permanente et l’atmosphère oppressive apporte à cet objet cinématographique particulier une valeur ajoutée. Quand le feu de l’amour s’épuise Koko-di Koko-da, paroles extraites de la comptine Le coq est mort, sera le fil conducteur et donnera ainsi le titre et la […]