L’Empereur de Paris
Par Riton Bénodet
Oubliez Mesrine. Richet et Cassel reforment leur duo endiablé pour une nouvelle retranscription des exploits de l’ex-bagnard et flic légendaire Eugène-François Vidocq. Du grand spectacle français. En costume s’il vous plaît.
Un Moment d’égarement (2015), le remake malheureux d’une drôlerie signée feu Claude Berri, portant bien son nom, il sera plus simple de directement revenir à la première et fructueuse collaboration entre Jean-François Richet et Vincent Cassel.
L’apologue diptyque sur Jacques Mesrine (L’Instinct de Mort et L’Ennemi Public n°1) avait cartonné au box-office et ramassé de jolies de récompenses au passage, de quoi donner au responsable de Ma 6-T va cracker un goût certain du confort et l’envie de ne plus se prendre des volées de bois vert de la part de propriétaires de multiplexes peu avides de sauvageonnes déprédations.
Chapeaux haute-forme et redingotes
En 2018, Jean-François Richet revient donc avec du « lourd ». L’annonce du projet d’un nouveau biopic sur Vidocq, 18 ans après l’accident industriel signé Pitof – paix à son âme –, faisait plus hausser les épaules par dépit qu’autre chose.
On allait donc en reprendre une louche de chapeaux haute-forme, de redingotes et de poudre noire. Mais c’était sans compter la Gaumont qui, quand même, veillait au grain. Elle n’allait pas miser sa chemise, à jabot ou pas, sur un projet bancal et Richet, féru d’histoire et la carte Vincent Cassel dans sa manche, a probablement su trouver les mots et le script qu’il fallait.
Du grand spectacle léché
Que penser donc de L’Empereur de Paris ? Si le film commence comme une attraction Disney – des gros hommes en taverne qui rient sous bock en se tapant sur le ventre -, le reste est à l’aune de ses ambitions. Du grand spectacle léché, bien mis en scène, où Cassel joue les masses en quête de vengeance avec justesse, tout le petit monde politique (Luchini, toujours alerte, dans les frusques du sinueux Fouché), flic et bandit de l’époque aux talons, et dans lequel le réalisateur, la caméra experte, se rêve dans certains plans l’élève émérite des grands maîtres de la pellicule qu’il adule.
S’il faut donc sortir son argent de sa poche pour aller s’empiffrer d’une bonne tranche de cinéma à grand budget, autant le faire, pour une fois, avec un film français. Par son rythme, ses décors, son sens du travail bien fait, L’Empereur de Paris vaut le prix du ticket. Et à Marvel, ça lui fera les pieds !
Sortie : 19 décembre 2018 – Durée : 1h50 – Réal. : Jean-François Richet – Avec : Vincent Cassel, Freva Mavor, Denis Ménochet… – Genre : drame – Nationalité : française
Chapeaux haute-forme et redingotes En 2018, Jean-François Richet revient donc avec du « lourd ». L’annonce du projet d’un nouveau biopic sur Vidocq, 18 ans après l’accident industriel signé Pitof – paix à son âme –, faisait plus hausser les épaules par dépit qu’autre chose. On allait donc en reprendre une louche de chapeaux haute-forme, de redingotes […]