Par Tramber

David, jeune garçon de 24 ans, vit au jour le jour sans trop se poser de questions. Son quotidien explose quand sa sœur Sandrine meurt, victime d’un attentat. Il va devoir gérer ce drame avec Amanda, sa nièce de 7 ans. Mikhaël Hers signe une œuvre sensible et subtile.

Il y parfois de bonnes surprises, de celles dont on se souviendra longtemps, de celles qui vous émeuvent sans pour autant sombrer dans le pathos, de celles dont la justesse de ton vous ébranle et qui vous laisse un arrière-goût bizarre mais loin d’être désagréable. Dans le flot hallucinant de films qui voit le jour chaque semaine, Amanda fait partie de ces belles surprises. Doux et rempli de grâce, Amanda devrait vous faire craquer comme j’ai craqué.

Craqué d’abord pour Vincent Lacoste. Le jeune acteur au physique adolescent et rigolard, laisse doucement sa place, depuis déjà quelques films, à un comédien de plus en plus profond et qui gagne en épaisseur.

Amanda est presque une mise en abîme de la carrière de Lacoste car tout au long de l’histoire, la métamorphose de David son personnage, résonne comme une métaphore de l’évolution de carrière du comédien.

Craqué ensuite pour Isaure Multrier, qui incarne une Amanda de 7 ans qui va devoir faire face à la disparition d’une mère et affronter le vide avec son oncle David. La jeune comédienne parvient à rester en permanence sur le fil de l’émotion et livre une prestation étonnamment mature pour son si jeune âge. Lacoste et elle vont développer une relation à l’écran qui sonne plus vraie que nature.

Et pour finir, craqué pour la réalisation de Mikhaël Hers, qui à force de minimalisme et de pureté, sans jamais psychologiser son propos ni donner une quelconque leçon de morale, provoque une profonde émotion qui reste bien ancrée, même après des heures.

Amanda est une œuvre sincère, pudique et émouvante et les comédiens y sont d’un naturel étonnant.

J’ai beaucoup pensé à Claude Sautet pour la patte « chronique de vie », à Maurice Pialat quand il était cinéaste des familles, et même un peu à Eric Rohmer pour le naturel et la poésie des comédiens.

Ces dernières années, le cinéma français nous a rarement offert une réjouissance pareille, de ces films qui restent ancrés dans nos mémoires de cinéphiles, de ces bonnes surprises, si bonnes qu’on s’en souviendra longtemps.

Sortie : 21 novembre 2018 – Durée : 1h47- Réal. : Mikhaël Hers – Avec : Vincent Lacoste, Isaure Multrier, Stacy Martin… – Genre : drame – Nationalité : française

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