The Mountain : une Odyssée américaine
Par Tramber
Etats-Unis années 50, le docteur Wallace emploie comme photographe Andy, un jeune garçon pas très bien dans ses baskets, pour être le témoin visuel de sa méthode de lobotomie. Andy, constatant l’effritement de la carrière et de la vie du docteur, va peu à peu s’identifier à ses patients.
Encore méconnu en France, Rick Alverson, dont le précédent film Entertainment, qui suivait un humoriste se produisant devant un public indifférent ou carrément hostile, était déjà une œuvre un peu dépressive, débarque dans l’hexagone avec un nouveau long-métrage qu’on peut qualifier d’emblée « difficile d’accès », notamment pour une période estivale.
D’ailleurs, à la question « Comment travaillez-vous ? », le cinéaste répond avec une légère note d’humour : « Dans le désespoir », et The Mountain : une Odyssée Américaine ne laisse transparaitre que peu de gaieté dans ses images, volontairement traitées en couleurs ternes, voire grises, selon la volonté de Lorenzo Hagerman le chef opérateur.
Un casting de poids
Plutôt enclin à diriger des acteurs non professionnels à l’instar de son modèle Robert Bresson, Alverson s’est cette fois-ci, entouré d’un joli casting composé de l’immense Jeff Goldblum, de Tye Sheridan – qui pour l’occasion, s’est échappé du système Oasis de Ready Player One -, de Hanna Gross la star montante du cinéma indépendant U.S., et du comédien français Denis Lavant, qui malheureusement, lors d’un monologue assez long sur la montagne métaphorique d’un tableau, surjoue légèrement ses scènes de colère et d’ivresse.
Inspiré d’une histoire vraie, ce road movie dans le cœur des Etats-Unis suit le Dr Wallace, interprété par Goldblum, dont la carrière médicale s’essouffle, et qui s’évertue à vouloir imposer sa méthode de lobotomie dans un corps médical qui bascule déjà durant ces années 50, dans des pratiques plus modernes et moins risquées. Tye Sheridan alia Andy, dont l’histoire personnelle, ne l’aide pas vraiment à nager dans le bonheur, va le suivre afin de témoigner au travers de ses travaux photographiques, que la méthode de Wallace est la bonne.
Perturbant
Vous l’aurez compris, l’ambiance festive n’est évidemment pas au rendez-vous, et ce n’est de toutes les manières, pas l’intention du réalisateur qui déclare lui-même : « Ce que je recherche ardemment au cinéma, c’est les résonances que le film trouve en nous. Je ne veux pas que le film se donne mais qu’il nous perturbe et impacte notre existence. »
The Mountain est donc clairement perturbant, sombre et introspectif, reste tout de même une pincée d’amour, un amour qui se noue entre les personnages de Sheridan et Gross, qui allège un peu cette histoire « anti-utopie » selon Alverson.
Il faut un peu de courage pour accepter et appréhender The Mountain à sa juste mesure, savoir et pouvoir se laisser aller à un voyage qui par moments, place presque le spectateur comme un sujet à part entière du film.
Perturbant, The Mountain est une expérience cinématographique étrange mais intéressante.
Sortie : 26 juin 2019 – Durée : 1h48 – Réal. : Rick Alverson – Avec : Jeff Goldblum, Tye Sheridan, Denis Lavant… – Genre : drame – Nationalité : américaine
Un casting de poids Plutôt enclin à diriger des acteurs non professionnels à l’instar de son modèle Robert Bresson, Alverson s’est cette fois-ci, entouré d’un joli casting composé de l’immense Jeff Goldblum, de Tye Sheridan – qui pour l’occasion, s’est échappé du système Oasis de Ready Player One -, de Hanna Gross la star montante […]