The Guilty
Par Tramber
Un personnage, une salle, un téléphone, un micro, une tension plus que palpable, le cinéaste danois Gustav Möller signe là un premier film exceptionnellement fort, intelligent et impressionnant de maîtrise. Le film de l’été !
Asger Holm est policier et bosse au 112, le service d’urgences. Il est contacté par une femme, victime d’un kidnapping. Alors que la ligne est subitement interrompue, Asger va redoubler d’effort et faire appel à son intuition pour la retrouver.
Quel bonheur que cette industrie du cinéma. Parfois on se dit que c’est terminé que c’est foutu, qu’on est trop vieux pour aimer la production actuelle, que c’est trop hystérique pour nous, ou bien que c’est trop intello, ou encore que ça se veut drôle et que ça ne l’est pas ou peu, et puis, au détour d’une projection, on tombe sur la pépite, et on prend une claque exceptionnelle.
The Guilty est un film exceptionnel.
Exceptionnel par son décor et je dis bien « son » et pas « ses ». Ce huis clos à tiroir qui se déroule dans deux ambiances minimalistes, d’abord dans une première salle puis dans une autre attenante, plus sombre, est une expérience immersive rarement vécue au cinéma. Möller réinvente le genre, emmène le spectateur là où il en a envie, et prouve qu’avec peu de budget et beaucoup de créativité et de maîtrise, on peut encore faire des miracles sur grand écran. The Guilty est un miracle.
Exceptionnel par sa narration. Gustav Möller tire le fil d’une histoire, puis nous embarque dans une histoire dans l’histoire, et ainsi de suite telles des poupées russes qui s’emboitent et qui prennent finalement la forme d’un thriller totalement haletant et puissant.
Exceptionnel par son acteur. L’excellent Jacob Cedergen, que l’on a pu voir auparavant dans Submarino de Thomas Vinterberg ou encore Antigang du français Benjamin Rocher, semble avoir été fait pour ce film et ce rôle. Dans chaque plan, chaque dialogue, chaque émotion Cedergen habite le personnage d’Asger comme si il était… Asger.
En un film et à seulement 30 ans, Gustav Möller signe donc un polar minimaliste, d’une construction épatante, tour à tour désespérant ou rempli d’espoir, à pleurer ou hilarant mais quoiqu’il en soit, d’une rare densité et humanité.
Le film de l’été, je vous dis !
Date de sortie : 18 juillet 2018 – Durée : 1h25 – Réal. : Gustav Möller – Avec : Jacob Cedergen… – Genre : drame – Nationalité : danoise
Exceptionnel par son décor et je dis bien « son » et pas « ses ». Ce huis clos à tiroir qui se déroule dans deux ambiances minimalistes, d’abord dans une première salle puis dans une autre attenante, plus sombre, est une expérience immersive rarement vécue au cinéma. Möller réinvente le genre, emmène le spectateur là où il […]