Par Thomas Leduc

James Mangold, le réalisateur de l’impeccable Logan, dirige Christian Bale et Matt Damon dans une reconstitution du combat entre Ford et Ferrari en 1966 aux 24h du Mans. Une œuvre classique et efficace à défaut d’être créative.

Les bagnoles et le cinéma font en général bon ménage, qu’on soit dans la poussière étouffante de Mad Max de George Miller, qu’on admire la rutilance de Rush signé Ron Howard, ou encore, qu’on se plonge dans les poursuites de Peter Yates pour Bullit, et celle de French Connection de William Friedkin, la voiture aura été une actrice primordiale dans de nombreux films.

Ce n’est évidemment pas la première fois que la légendaire course d’endurance des 24h du Mans sert de trame à un long-métrage, on retiendra notamment Steve McQueen qui tata du volant en 1971 dans Le Mans de Lee H. Katzin.

Cette fois, c’est James Mangold, déjà réalisateur de l’impeccable Walk the Line avec Joaquin Phoenix dans la peau du chanteur Johnny Cash, mais surtout, du très impressionnant Logan avec Hugh Jackman, qui se lance dans la course.

Donc sur le papier, on se dit assez vite qu’un réalisateur plutôt talentueux comme lui, dirigeant Christian Bale et Matt Damon dans un film de voitures qui vont vite, ça va forcément faire son effet. Et malheureusement le contrat n’est rempli qu’à moitié.

Rappelons l’histoire : le film suit la rivalité qui régnait autour de la célèbre course d’endurance entre les deux écuries, d’une part, l’imbattable Scuderia d’Enzo Ferrari et de l’autre Ford. Bale joue Ken Miles et Damon est Carroll Shelby dans l’équipe Ford. Le concepteur américain visionnaire Shelby et l’intrépide pilote britannique Miles vont lutter ensemble contre l’ingérence des entreprises, les lois de la physique et leurs propres démons personnels pour construire une voiture de course révolutionnaire pour Ford Motor Company, et ainsi affronter les monstres de course dominants de Ferrari en 1966.

Toute la première partie du film est consacrée à cette rivalité, Mangold y décrivant avec une certaine précision les enjeux importants qui entourent la confrontation de ces deux entreprises.  Enzo Ferrari, joué par Remo Girone est omniprésent, injectant de l’argent dans l’équipe Ferrari avec une arrogance décontractée, avec notamment une scène hilarante au siège social de la marque. Alors que l’’équipe Ford, bien moins pourvue en dollars, doit redoubler de créativité pour garder la tête haute dans cette lutte acharnée.

La deuxième partie est bien évidemment offerte à la course elle-même, et le talent stylistique de Mangold s’exerce avec une certaine réussite, même si l’on regrette que l’emballage de tout cela ne soit pas plus spectaculaire.

A l’arrivée, on se sent un tantinet déçu par cette belle promesse pas complètement tenue, mais le film est parfaitement porté par son duo de tête, et il en résulte tout de même une belle énergie.

Le Mans 66 ne restera pas une œuvre majeure dans l’univers des films de bagnoles, mais il éclaire assez bien les enjeux économiques cumulés aux guerres d’ego, un univers ou l’argent seul, ne suffit pas à la réussite.

Sortie : 13 novembre 2019 – Durée : 2h33 – Réal. : James Mangold – Avec : Christian Bale, Matt Damon, Caitriona Balfe… – Genre : biopic – Nationalité : Américaine

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