Soul
Joe Gardner est sur le point de réaliser son rêve, jouer dans le meilleur club de jazz de New York. Mais suite à une chute, il va se retrouver entre la vie et la mort, et rencontrer 22, une âme peu attirée par l’enveloppe corporelle. Souvent touchant et surtout très beau, Soul manque toutefois un peu de souffle dans sa réalisation.
Par Tramber
Avec deux sorties, 2020 devait être l’année Pixar, mais si l’inégal En Avant est bien arrivé en salle en mars puis à nouveau en juin, Soul, le nouveau et très attendu film de Pete Docter, déjà auteur des très émouvants Vice Versa et Là-Haut, sans parler de Monstres & Cie, n’aura pas cette chance, car il ne passera pas par la case cinéma, le long-métrage étant directement disponible en streaming sur Disney+ en guise de cadeau de Noël à ses abonnés.
Un projet personnel
L’idée de Soul date de plus de vingt ans, alors que son auteur Pete Docter venant d’être père, constata que son fils était déjà doté d’une personnalité bien à lui, et donc se questionna sur l’origine de celle-ci. « Je pensais qu’une personnalité se développait en fonction de l’interaction qu’on avait avec le monde qui nous entoure. Or je remarque que dès notre naissance, il y a quelque chose d’unique et de spécifique qui est déjà inscrit en nous. » confie le réalisateur.
Et durant cette double décennie, il est vrai que Docter a creusé le sillon avec succès de la personnalité et de l’émotion de l’enfance, d’abord avec Monstres & Cie en 2001, puis l’amitié irrésistible entre un gamin timoré et un vieillard utopiste dans Là-Haut, et plus récemment avec la joie, la tristesse at toutes les émotions de la petite Vera dans Vice Versa et un Oscar à la clé.
Mais cette fois, Docter est accompagné au scénario par Kemp Powers, et s’est lancé dans un véritable conte philosophique qui contrairement à ses films précédents, mets en scène un héros adulte.
Excellence graphique
Dès les premières images, et même si Pixar nous a habitué à une excellence graphique, le spectateur ne pourra être que littéralement scotché par la beauté visuelle et l’esthétisme de chaque plan, ce qui nous fait une fois de plus, regretter de ne voir le film que sur petit écran.
Toute la première demi-heure est tout simplement irréprochable, on y suit notre héros Joe Gardner, professeur de musique frustré, qui va enfin réaliser son rêve, faire le pianiste dans le plus grand club de jazz de New York. Mais voilà, alors qu’il nage dans la joie, il va chuter dans une bouche d’égout et se retrouver dans le « Grand Avant », un endroit entre la vie et la mort dans lequel les âmes sont en quête de personnalité, avant d’être envoyées sur Terre.
La classique rencontre des opposés
Evidemment, Joe ne pense qu’à retourner sur Terre, et d’honorer son engagement de pianiste. Mais il va devoir faire équipe avec 22, une âme qui ne voit aucun intérêt à intégrer un corps humain. Comme souvent, on assiste à une rencontre des opposés et Joe pourrait bien découvrir au travers de cette nouvelle amitié, les réponses à ses questions existentielles.
Le film évolue donc dans deux mondes bien différents, qu’ils soient visuels ou existentiels, et s’il est vrai que New York y est dépeint comme rarement dans un film d’animation, Powers déclarant : « Nous avons mis un point d’honneur à montrer New York dans toute la diversité de sa population. Que ce soit chez le coiffeur, à l’épicerie ou dans la rue. », le « Grand Avant » lui, nous laisse un peu sur notre faim quant au parti-pris graphique.
« On s’est offert un véritable espace de liberté graphique qui devait contraster avec la réalité new-yorkaise », confie de son côté Peter Docter, et peut-être qu’un peu de bride et de cohérence avec le reste du film n’aurait pas été plus mal.
Manque de rythme
Souvent drôle et percutant, Soul, s’il arrive à nous émouvoir grâce à un arc narratif relativement universel, manque parfois de rythme et de souffle dans la forme comme sur le fond, au risque même de se répéter quant au propos.
Reste une belle énergie, qui fait de cette nouvelle production Pixar, un spectacle familial plus qu’agréable, et qui, une fois de plus, offre suffisamment de niveaux de lectures pour satisfaire les grands comme les petits, d’autant que les voix françaises d’Omar Sy, Camille Cottin et Ramzy Bedia, collent parfaitement aux personnages.
Et malgré ce petit supplément d’âme qui nous manque, une fois passé le générique de fin, on se dit qu’on aurait quand même bien voulu voir ce spectacle sur grand écran.
Sortie : Depuis le 25 décembre 2020 sur Disney+ – Durée : 1h 40 – Réal. : Pete Docter et Kemp Powers- Avec les voix de : Omar Sy, Camille Cottin, Ramzy Bedia… – Genre : animation – Nationalité : Américaine
Et durant cette double décennie, il est vrai que Docter a creusé le sillon avec succès de la personnalité et de l’émotion de l’enfance, d’abord avec Monstres & Cie en 2001, puis l’amitié irrésistible entre un gamin timoré et un vieillard utopiste dans Là-Haut, et plus récemment avec la joie, la tristesse at toutes les […]