L’histoire

Malin, intelligent, spirituel, d’une grande sagesse, parfois mélancolique, Marcel vit dans une maison abandonnée en compagnie de sa grand-mère, Connie. Marcel facilite son quotidien de petit coquillage d’un centimètre de haut, en inventant mille et une astuces. Un jour, un documentariste le découvre dans le Airbnb qu’il a loué, et lui propose de retrouver sa famille…

© L’Atelier Distribution

Degrés de lecture

A mille lieues des Disney/Pixar de ces dernières années, Marcel le coquillage surprend par un rythme allant à contrario de celui des productions américaines actuelles. Refusant l’hystérie, le film prend le temps de déployer son histoire et adopte la forme d’un documentaire. La mise en scène élaborée par Dean Fleischer-Camp immerge le spectateur au cœur de l’intrigue. Marcel le coquillage adopte le point de vue d’un réalisateur, qui suit le petit personnage, ses joies, difficultés, ou moments de désespoir.

Au début du métrage, on craint que le procédé ne devienne vite artificiel et finisse par lasser sur une durée de 1h30. Or, le film, destiné à toute la famille, ne cesse d’étonner. Comme beaucoup de grandes œuvres d’animation, Marcel le coquillage peut se lire à différents degrés. Les plus jeunes seront cueillis par les facéties du petit personnage, ses aventures, sa complicité avec sa grand-mère. Tandis que les adultes seront touchés par les thèmes parcourant le récit : la famille (sans moralisme putassier), la question du choix, et, même, la finitude.

Duo d’actrices

Marcel le coquillage émeut par l’interprétation des comédiennes prêtant leurs voix aux deux protagonistes principaux (dans la version originale). Dans la peau de Marcel, Jenny Slate bouleverse. Sa voix, d’une grande douceur, ne ressemble à aucune autre. Elle est pour beaucoup dans la singularité du personnage. Isabella Rossellini nous touche tout autant par son incarnation de Connie. Le timbre de voix de Rossellini permet au spectateur de s’emparer du hors champ de la grand-mère de Marcel, de son passé, de ses fêlures, mais aussi de ses combats.

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Refus du cynisme

Par ailleurs, le film touche au cœur par sa simplicité technique. L’animation, dirigée par Stephen Chiodo, produite par son frère Edward Chiodo*, ne cherche pas à en mettre plein la vue. Si le stop motion a demandé un travail de zinzin, on ne s’en rend jamais compte. Le réalisateur et les techniciens ont la politesse de nous épargner les tours de force stériles.

Marcel le coquillage n’a rien à vendre. Il n’est produit pour aucune raison bassement mercantile. Voilà une belle histoire, simple, universelle, qui ne prend ni les enfants, ni leurs parents, pour des imbéciles. Le cynisme, Marcel laisse ça aux autres !

*Réalisateurs d’un film culte totalement fou : Killers Klowns from outer space¹⁹⁸⁸ .

Sortie : Le 14 juin 2023  Durée : 1h30  Réal. : Dean Fleischer-Camp  Avec les voix de : Jenny Slate et Isabella Rossellini Genre : Animation Nationalité : Américaine