Par Colonel Dawa

Eté 1998 à Kaboul, Mohsen et Zunaira tentent de vivre leur histoire d’amour dans cette ville occupée et dirigée par les Talibans. Le duo Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec, signe la merveille visuelle et émotive de cette rentrée.

Les Hirondelles de Kaboul, est l’adaptation du livre éponyme de l’écrivain Algérien Yasmina Khadra, publié en 2004, et qui s’est depuis, écoulé à près de 600 000 exemplaires. S’emparer d’une œuvre pareille et de l’adapter sur grand écran, qui plus est en mode animation, était un défi pour le moins difficile à relever. Un défi que l’actrice et réalisatrice Zabou Breitman et l’illustratrice Eléa Gobbé-Mévellec ont relevé, non seulement avec brio, mais avec une sensibilité rare, et une originalité toute aussi rare dans le paysage ambiant du cinéma français.

Le duo s’est parfaitement partagé le boulot. Breitman a mis en scène et dirigé la distribution, qui d’ailleurs, nous offre du premier choix avec des noms tels que l’immense Simon Abkarian, Swann Arlaud dans le rôle de Mohsen, le chanteur Michel Jonasz, mais également Zita Hanrot qui incarne Zunaira.

Pour l’histoire, la réalisatrice avoue l’avoir un peu transformée, déclarant ceci : « Adapter, ce n’est pas mettre un petit peu de tout ce qu’il y a dans le livre, plutôt éliminer des éléments et en développer d’autres »

D’autre part, cette histoire d’amour déjà difficile dans son contexte, et qui va être mise en danger par un geste inconsidéré de Mohsen, a été mise en forme par les aquarelles de Eléa Gobbé-Mévellec, qui co-dirige ici, son premier long-métrage, après avoir participé à Ernest et Célestine en 2012. L’illustratrice s’est doublement inspirée, d’abord de la gestuelle personnelle des acteurs pour la reproduire à l’écran, et de nombreux documentaires pour l’ambiance générale. « Ce qui m’a frappée, c’est cette lumière si particulière, qu’on ne trouve pas ailleurs, qui crame tous les volumes et les ombres, sans parler de la poussière. C’est ce qui m’a donné envie de faire ce film : la contradiction entre cet environnement magnifique et les horreurs que vivaient les gens. Seul le dessin pouvait exprimer cela… » a déclaré la graphiste à propos de son travail.

Ce film, dont la conception, réalisation et finalisation ont pris plus de cinq années, est une véritable réussite, tant narrative que visuelle, les comédiens ayant enregistré les voix, habillés en costume de scène, comme s’ils avaient joué une pièce de théâtre.

Les Hirondelles de Kaboul dénote radicalement de l’ambiance actuelle de la programmation des salles, et en ça, on peut saluer le courage de la démarche, d’autant que cette dernière est vraiment réussie.

C’est beau, c’est poétique, c’est « un peu » engagé, on pense évidemment à Persépolis et Valse avec Bachir, et c’est émouvant. Go !

Sortie : 4 septembre 2019 – Durée : 1h21 – Réal. : Zabou Breitman et Eléa Gobbé-Mévellec – Avec : Simon Abkarian, Swann Arlaud, Zita Hanrot… – Genre : animation – Nationalité : Française

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