De l’Autre côté du Ciel (en salle le 17 août), nommé quatre fois au Festival du Film d’Animation d’Annecy, est la première réalisation du japonais Yusuke Hirota. Adapté d’un livre pour enfants de l’humoriste Akihiro Nishino, De l’Autre côté du Ciel est un film graphiquement somptueux, traitant de thèmes forts et actuels comme la pollution ou le totalitarisme.

Par Grégory Marouzé

Si la légèreté est présente dans De l’Autre côté du Ciel, que la lumière se trouve au bout du chemin, Yusuke Hirota signe un film filant une métaphore noire de notre société, dans la continuité d’un cinéma japonais qui s’est toujours préoccupé des catastrophes naturelles (La submersion du Japon, de Shirō Moritani, 1974) ou provoquées par l’Homme (le péril atomique dans Godzilla, d’Ishirō Honda, 1954). Lubicchi y est un petit ramoneur (une référence au Roi et L’Oiseau de Paul Grimault?) vivant dans le monde totalitaire de la Ville Cheminée.

Son père Bruno a disparu, tandis que sa mère Lola, frappée d’une maladie respiratoire mystérieuse, vit en fauteuil roulant. Reste la vérité, que le petit garçon est bien décidé à découvrir, en compagnie de son nouvel et seul ami Poupel, l’homme-poubelle au cœur d’or (doublé dans la version française par Philippe Katerine).

Du côté de Metropolis et Blade Runner

L’ouverture de De l’Autre côté du Ciel nous plonge en terrain connu, avec une ville tentaculaire dont les buildings monstrueux semblent sortis du Metropolis de Fritz Lang (1927) et de Blade Runner, réalisé par Ridley Scott (1982).

A l’image de ces deux monuments de la science-fiction, Hirota propose une dystopie dont le miroir grossit les préoccupations principales de notre époque : pollution, totalitarisme (on pense à la Corée du Nord), disparités sociales. Produit, écrit, et supervisé par Akihiro Nishino, auteur du conte originel Poupelle et la ville sans ciel (700.000 ouvrages vendus à travers le monde), De l’autre côté du Ciel suit les aventures et mésaventures de Lubicchi et de Poupel dans une ville sans lumière, et peuplée d’êtres humains réduits à l’état de parias (Le meilleur des Mondes d’Aldous Huxley et 1984, de George Orwell ne sont pas loin).

Un film divertissant et engagé

Comme De l’Autre côté du Ciel s’adresse à tous les publics, du plus jeune au plus âgé, la violence demeure volontairement hors du champ de l’écran. Pour autant, le discours est fermement engagé, ne craint pas de se frotter de façon frontale à l’ultra-libéralisme, les grands groupes industriels, et autres profiteurs de tous poils. L’intelligence du film est de les attaquer sans lourdeur, par le biais de couleurs chatoyantes, en ne sacrifiant jamais l’humour, ni la fantaisie.

Le cinéma de divertissement de qualité, respectueux du public, a toujours délivré des messages forts, compréhensibles de chacun. De l’Autre côté du Ciel s’inscrit dans cette tradition. Se frottant à différents genres avec gourmandise (aventure, buddy movie, comédie musicale avec une scène inspirée de L’Etrange Noël de Mister Jack d’Henry Selick et Tim Burton), De l’Autre côté du Ciel confirme que le cinéma d’animation japonais se trouve toujours en bonne place.

Sortie : Le 17 août 2022 – Durée : 1h40 – Réal. : Yusuke Hirota d’après l’oeuvre de Akihiro Nishino – Genre : Animation – Nationalité : Japonaise 

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