7 Jours – qui sort le 6 octobre – inspiré d’un roman culte au Japon, est le premier long-métrage d’animation pour le cinéma de Yûta Murano. Le film nous fait découvrir de jeunes adolescents, en opposition avec la société des adultes, qui ne les comprend pas. Que vaut ce 7 Jours, aux thèmes intemporels ?

Par Grégory Marouzé

L’écrivain Osamu Sôda

Osamu Sôda est aujourd’hui un vénérable monsieur de 93 ans. Il publie, en 1985, Seven Days War, roman qui devient vite culte auprès de la jeunesse nipponne (un best-seller vendu à 20 millions d’exemplaires).

L’histoire ? Des collégiens se révoltent contre l’éducation autoritaire des adultes et se cachent dans une usine abandonnée d’où ils mènent une contre-attaque. Le roman est, depuis, devenu une saga (Bokura), comptant quarante volumes, qui suit les héros à travers leurs années de collège, lycées, et à l’âge adulte.

Le réalisateur Yûta Murano

En 1988, une première adaptation, en prises de vues réelles, voit le jour. La comédienne Rié Miyazawa y incarne Hitomi Nakayama, personnage auquel elle prête sa voix pour l’anime qu’en réalise aujourd’hui Yûta Murano. Le réalisateur est connu par les amateurs du genre pour son travail sur des épisodes de la série Brave Beats, How not to summon a Demon Lord et Dream Festival.

Si le graphisme des personnages risque de rebuter les sempiternels allergiques de l’animation japonaise, le public, qui en est friand, va passer un moment délicieux. Dans 7 Jours, autour de Mamoru Suzuhara, lycéen passionné d’histoire – et notamment d’Histoire de France : l’homme d’état Léon Gambetta est évoqué -, gravitent cinq camarades, filles et garçons. Suite à une fugue, ils rencontrent Marret, petit clandestin thaïlandais de 11 ans, ayant perdu ses parents, et se dissimulant dans une mine, pour échapper aux services de l’immigration.

Une histoire universelle 

7 Jours raconte une histoire universelle : la révolte d’une génération contre la précédente : celle de leurs parents. Le thème a été traité mille fois au cinéma, dans des classiques tels La Fureur de Vivre, de Nicholas Ray (1955), avec James Dean, Natalie Wood et Sal Mineo. Nous sommes donc en terrain connu. Pour autant, la caractérisation des personnages, l’humour, les valeurs positives prônées, la qualité de l’animation et le soin apporté à la direction artistique (décors et couleurs sont de toute beauté) permettent d’échapper à la redite.

Des thèmes actuels 

Des thèmes actuels forts, comme les questions de genre, sont abordés. Ainsi, 7 Jours, en plus d’être un divertissement d’excellente facture, dévoile, aussi, une œuvre intelligente. On comprend que ces gamins n’aient pas l’envie de suivre l’exemple de parents, autrefois utopistes comme eux, mais qui ont tourné le dos aux valeurs de leur jeunesse.

Une question se pose alors : quel chemin suivront ces gamins lorsqu’ils auront atteint l’âge adulte ? Les cruautés de la vie ne les feront-ils pas dévier de leurs idéaux ? Si 7 Jours se montre parfois manichéen dans sa façon d’opposer les protagonistes, le film se rattrape par la grâce d’une séquence finale, belle et émouvante, qui corrige le tir.

Non, tous les adultes ne sont pas cyniques ou vendus à l’ultra capitalisme. Tous n’ont pas perdu leur part d’enfance.

7 jours est une belle réussite, qui saura réunir les plus jeunes, comme les plus âgés des spectateurs.

Sortie : Le 6 octobre 2021 – Durée : 1h28 – Réal. : Yuta Murano – Avec : Mathieu Dupire, Clara Quilichini, Alice Orsat, … – Genre : Animation – Nationalité : Japonaise – Visuels : © Eurozoom

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