Par Marc Godin

Si Parasite a raflé la Palme d’or à Cannes, un autre film coréen était présenté en sélection officielle, Le Gangster, le flic et l’assassin, thriller hardcore, grosse série B qui éclabousse et qui cartonne.

Pas de fausse promesse, tout est dans le titre. Un flic énervé et un terrifiant chef de gang qui a survécu à l’attaque d’un serial killer unissent leurs forces et se lancent à la poursuite d’un psychopathe.

Dans un pays gangrené par la violence et la corruption, les deux ennemis jurés foncent pied au plancher, tandis que le réalisateur Lee Won-tae – qui signe son deuxième film – aligne les séquences d’action comme on descend une bière.

Dans la nuit noire-sang de Séoul, il plonge dans la psyché malade du tueur, filme des poursuites de voitures à la William Friedkin, une attaque au couteau, un caïd qui fracasse un sac de boxe avec un pauvre type massacré à l’intérieur, des bastons ravageuses… Du métal hurlant !

Lee Won-tae n’est pas (encore) un immense formaliste comme Kim Jee-woon (J’ai rencontré le diable) ou Park Chan-wook (Old Boy), mais il fait preuve d’un beau sens du cadrage, du rythme et une force tellurique suinte de chaque scène. Il est aidé en cela par Ma Dong-seok, vu dans Dernier train pour Busan ou Le Bon, la brute et le cinglé. Lunettes fumées, sanglé dans un costard lamé qui laisse apparaître son embonpoint, il est hallucinant en caïd de la pègre, boule de rage qui arrache des dents à mains nues. Tour à tour mutique puis ivre de violence, il redéfinit le sens même du mot « menace ».

Ma Dong-seok est le meilleur atout de cet exercice de style, mais aussi son point faible. De fait, quand il n’est pas à l’écran, le film accuse parfois de petites baisses de régime.

Une des belles surprises de l’été.

Sortie : 14 août 2019 – Durée : 1h50 – Réal. : Lee Won-Tae – Avec : Mae Dong-seok, Kim Moo-yul, Kim -Sung-kyu… – Genre : action – Nationalité : Sud-Coréenne

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