Astérix – Le secret de la potion magique
Par Mathias Lebœuf
En pleine cueillette de gui, Panoramix le plus célèbre de tous les druides et surtout l’inventeur de la potion magique, chute pour avoir voulu sauver un oisillon. Or un druide qui chute est un druide qui doit passer la serpe. Il est temps pour Panoramix de confier le secret le mieux gardé de toute la Gaule : celui de la formule de la potion magique. Oui mais à qui ? Où trouver le successeur de talent digne de confiance afin que la recette miraculeuse ne tombe pas dans de mauvaises mains ?
Aux manettes de ce nouvel opus des aventures d’Astérix, le tandem formé par Alexandre Astier et Louis Clichy, qui avait déjà réalisé en 2014, Le domaine des Dieux, adaptation de l’album éponyme de René Goscinny et Albert Uderzo.
Avec Astérix – Le secret de la potion magique, il s’agit cette fois d’une histoire originale écrite par le créateur de Kaamelott.
Et autant le dire de suite, il semblerait que le secret du scenario magique n’ait pas été totalement révélé tant l’histoire peine à trouver du souffle, l’arc narratif de cette « aventure » étant désespérément plat.
Une intrigue fade
Le spectateur suit les pérégrinations de Panoramix, accompagné d’Astérix et d’Obélix à travers la Gaule afin de trouver l’élu pendant qu’un « méchant » druide aigri et jaloux, le dangereux Sulfurix, cherche, lui aussi à s’emparer de la formule. Et c’est à peu près tout pendant 85 minutes !
Une intrigue si fade que ni la beauté des images et des lumières (malgré un dessin que l’on peut juger trop rond) ni le comique de répétition de certains gags n’arrivent à dissiper la torpeur qui s’installe.
Un humour dilué
Et c’est un peu là tout le problème : Astérix – Le secret de la potion magique se veut et se doit d’être un divertissement familial tout public. Mais là où les productions outre-Atlantique de Pixar ou Dreamworks arrivent à produire des films d’animation à plusieurs niveaux de lecture pouvant captiver de 7 à 77 ans, l’humour « non sense » et digressif d’Alexandre Astier est ici affadi, dilué… neutralisé.
Tout comme l’est le duo d’Astérix et d’Obélix, rejeté en faire-valoir d’une histoire sans relief quasi exclusivement centrée sur le personnage de Panoramix et de son concurrent malfaisant. A tel point qu’on a l’impression d’assister à un spin off : Une aventure de Panoramix.
Même les romains s’ennuient
Une histoire aussi plate qu’un romain écrasé, un humour affadi qui peine à faire mouche, le réalisateur à beau convoquer les figures imposées, garantes de l’univers d’Uderzo et Goscinny, la magie n’opère pas tellement le récit ne leur laisse aucune place : On a l’impression que même les romains s’ennuient, tant ils sont peu concernés par l’intrigue. C’est dire !
Quant aux pirates, ingrédient « running gag » incontournable de chacune des aventures du gaulois blondinet, ils cachetonnent hors de tout propos, invités pour de la simple figuration, histoire d’être là, dans une histoire qui n’y est pas.
Pour les moins de 6 ans
Tous les clins d’œil décalés au Seigneur des Anneaux ou autres références contemporaines ne pourront rien y faire, la potion est fade comme une soupe japonaise : le film aurait sûrement gagné à avoir un script moins linéaire que cette déambulation monotone pour recruter un druide à la place du druide. Il fera peut-être néanmoins sourire les « chasseurs de talent » et sans aucun doute, les enfants. Le dernier Astier risque (… le secret de la potion magique) de vous ennuyer si vous avez plus de 6 ans.
Une dernière chose : A défaut de Roger Carel (présent dans l’opus précédent également réalisé par le duo Astier/Clichy), « caster » Christian Clavier pour la voix d’Asterix… ce n’est définitivement pas faire preuve d’une grande originalité.
Sortie : 5 décembre 2018 – Durée : 1h25 – Réal. : Louis Clichy, Alexandre Astier – Avec : Bernard Alane, Christian Clavier, Guillaume Briat… – Genre : animation – Nationalité : française
Et autant le dire de suite, il semblerait que le secret du scenario magique n’ait pas été totalement révélé tant l’histoire peine à trouver du souffle, l’arc narratif de cette « aventure » étant désespérément plat. Une intrigue fade Le spectateur suit les pérégrinations de Panoramix, accompagné d’Astérix et d’Obélix à travers la Gaule afin de trouver […]