Oblivion
Par Tramber
2077 : Jack Harper, en station sur la planète Terre dont toute la population a été évacuée, est en charge de la sécurité et de la réparation des drones. Il fait partie d’une opération d’extraction des dernières ressources nécessaires à la survie des humains. Sa mission touche à sa fin mais…
Ces 15 dernières années, la médiasphère a plus parlé de Tom Cruise en termes peu valorisants et en axant l’angle de ses articles sur une Eglise de Scientologie omniprésente dans la vie privée et professionnelle de l’artiste.
See n’était pas non plus passé à côté de cette facilité et on en avait oublié une chose essentielle : son talent. Un peu comme si ses attirances sectaires l’avaient vidé de toute substance créative.
Or c’’est bien du contraire dont il s’agit.
Si tout le monde ne tombe pas d’accord sur la dimension de ce talent, tout le monde s’accorde tout de même à penser qu’il en a au moins un peu.
Aujourd’hui c’est d’Oblivion dont il s’agit, un film bizarre dont on sort à la fois légèrement frustré et admiratif.
Frustré, car l’œuvre de Joseph Kosinski manque cruellement d’épaisseur. Il y avait là matière à rentrer dans les profondeurs de l’identité humaine avec plus de gravité et plus de philosophie, comme l’ont fait Franklin J. Schaffner en 1968 avec La Planète des Singes ou Robert Neville en 1970 avec Le Survivant, avec dans les deux films, Charlton Heston dans le rôle principal.
Dans Oblivion, les prises de conscience de Tom Cruise alias Jack Harper agent de sécurisation des dernières ressources de la planète Terre, ne sont pas suffisamment approfondies pour qu’on s’en émeuve réellement.
Et c’est pourtant là que Kosinski aurait pu faire la différence avec la dernière œuvre de SF en date, qui souffre du même handicap, à savoir Prometheus de Ridley Scott. Il y a d’ailleurs beaucoup de similitudes involontaires entre ces deux films, et sur le plan de la trame qui manque d’épaisseur, et sur le plan visuel qui est, disons le tout net : EBOURIFFANT.
Ebouriffant comme dans son film précédent, Tron L’héritage, Kosinski a mis le paquet. Les scènes de combat, les poursuites avec les drones, l’esthétique générale est magnifique, donnant presque envie d’avoir la possibilité d’évoluer dans cet univers pourtant hostile. Kosinski est là dans son élément, il maîtrise parfaitement le rythme de son film et, n’a pas besoin d’une 3D pour nous en mettre plein les yeux.
andrea riseborough
Du côté des acteurs, là aussi c’est inégal. On passera sur l’ex James Bond girl, Olga Kurylenko dont la plastique n’efface malheureusement pas son manque cruel de talent, on a rarement vu passer aussi peu d’émotion dans le visage d’une actrice, et étant donné l’importance de son rôle, cela contribue fortement à cette absence de substance. Morgan Freeman, toujours efficace, livre quand même le minimum de sa palette, pourtant si étendue. Andrea Riseborough, comme récemment dans Shadow Dancer de Colette Mc Veight, illumine l’écran, cette fille fera partie des grandes dans peu de temps.
Et Tom Cruise alors ?
Et bien, il brille, coche toutes les bonnes cases de son contrat et incarne un parfait Jack Harper dérouté par ses souvenirs passés d’une terre qu’il n’a pas pu connaître. Et comme si Kosinski avait parfaitement intégré la problématique de son acteur, il nous sert une scène complètement dingue ou Jack Harper combat… un autre Jack Harper.
Le principal ennemi de Tom Cruise est-il lui-même ? C’est bien finalement la chose la plus intrigante qui ressort d’Oblivion.
Date de sortie : 18 avril 2013 – Durée : 2h06 – Réal. : Joseph Kosinski – Avec : Tom Cruise, Olga Kurylenko, Andrea Riseborough… – Genre : Science fiction – Nationalité : Américaine
Frustré, car l’œuvre de Joseph Kosinski manque cruellement d’épaisseur. Il y avait là matière à rentrer dans les profondeurs de l’identité humaine avec plus de gravité et plus de philosophie, comme l’ont fait Franklin J. Schaffner en 1968 avec La Planète des Singes ou Robert Neville en 1970 avec Le Survivant, avec dans les deux […]