Dawson City : Le Temps suspendu
Juin 1978, des centaines de bobines de films sont retrouvées lors de travaux dans la petite ville de Dawson, au sud du cercle polaire. Bill Morrison signe ici un documentaire qui relate à la fois un pan de l’histoire du cinéma et la folie de la ruée vers l’or.
Par Tramber
Dawson City : Le Temps suspendu, c’est l’histoire d’un camp de chasse et de pêche ancestral, baptisé Tr’ochëk, qui alors que la ruée vers l’or bat son plein, sera renommée Dawson en 1897. C’est à la fin de ce XIXe siècle rempli de promesses dans cette Amérique du Nord dans laquelle tout était encore possible, que la petite ville va prospérer jusqu’à compter pas moins de 40 000 habitants, avant de se dépeupler à nouveau une fois les ressources minières épuisées.
Mais Dawson City : Le Temps suspendu, c’est aussi l’histoire de 533 bobines de films conservées par le pergélisol, et retrouvées en 1978 lors de travaux. Ces dernières vont être à la fois le témoin de l’histoire de la ville, de la ruée vers l’or et de tout un pan des débuts du cinéma.
Bill Morrison, le réalisateur, déclarant ceci : « Dawson City : Le Temps suspendu élargit l’histoire du cinéma en relatant simultanément l’histoire latérale de l’exploitation du cinéma et une enquête sur la façon dont le cinéma ancien a été diffusé, colonisé et enterré. L’impact de ces images récupérées est vaste et universel. »
Et c’est donc cette double histoire que le réalisateur nous propose tout au long des deux heures que dure son documentaire. Deux heures d’images d’archives assez saisissantes, qui témoignent d’une époque à la fois prospère mais difficile, et qui constituent un patrimoine historique unique.
On est souvent fasciné par cette collection de films restaurés, dont les images défilent accompagnées des sublimes partitions du musicien Alex Somers, déjà auteur du score de Captain Fantastic en 2016. Mais malgré l’effet hypnotique de l’œuvre, il aurait été judicieux que le spectateur soit guidé par une voix-off en lieu et place des nombreux sous-titres, même si on l’aura compris, ces derniers s’accommodent très bien aux images, comme s’accommodaient leurs ancêtres au temps du cinéma muet.
A l’arrivée, Dawson City : Le Temps suspendu se regarde comme un trésor découvert, à l’instar des 533 bobines, qui à l’époque avaient été enfouies dans le sol, car hautement inflammables et dangereuses.
Si vous aimez le Grand Nord de Jack London, le cinéma, et que vous aimez voyager dans le temps, ce documentaire est fait pour vous.
Sortie : 5 août 2020 – Durée : 2h00 – Réal. : Bill Morrison – Genre : documentaire – Nationalité : Américaine
Bill Morrison, le réalisateur, déclarant ceci : « Dawson City : Le Temps suspendu élargit l’histoire du cinéma en relatant simultanément l’histoire latérale de l’exploitation du cinéma et une enquête sur la façon dont le cinéma ancien a été diffusé, colonisé et enterré. L’impact de ces images récupérées est vaste et universel. » Et c’est donc cette double […]