Hollywood
En plein âge d’or hollywoodien, cette nouvelle mini-série signée Ryan Murphy (American Horror Story, Glee, The Politician) suit un groupe de jeunes artistes dont le rêve est de faire carrière à Hollywood. C’est aussi l’histoire d’un film, Meg, dont le casting fait scandale pour l’époque.
Par Charlotte Engel
Porteuse de messages forts, Hollywood n’est sur la durée, pas une mini-série remplie de clichés, comme pourraient le laisser supposer les deux premiers épisodes.
Car heureusement, le talent et l’expérience du réalisateur Ryan Murphy et de son complice Ian Brennan ne tardent pas à faire oublier les aprioris de certains.
Déjà le public adhère à ce nouveau vent de liberté qui souffle sur un Hollywood des années 50 en pleine expansion et sous la menace d’un Ku Klux klan qui n’hésitait pas à s’immiscer dans le choix des castings. Un casting qui s’avère ici épatant, aussi bien d’un point de vue fictif que réel.
Côté casting justement, Laura Harlier est tout simplement éblouissante dans la peau de Camille Hollywood, actrice de couleur qui tente comme elle peut de s’imposer sur le devant de la scène. Darren Criss propose une prestation bouleversante, qui fait oublier Glee, la teen-série qui l’a révélé. Quant au jeune David Corenswet déjà à la distribution de The Politician, il porte quasiment la série à lui tout seul dans le rôle de Jack.
Une composition « made in Murphy »
La narration nous invite dans un paysage Hollywoodien « sur mesure », assemblé de toute pièce par un réalisateur inventif. Le scénario évolue dans un contexte historique dans lequel surgissent des personnages réels tels qu’Henry Wilson, agent de l’acteur Rock Hudson dans la série et dans la vraie vie, acteur n’ayant jamais pu assumer une homosexualité encore illégale dans les années 50. On note aussi l’apparition d’un certain nombre de grandes figures du cinéma comme l’actrice d’Autant en emporte le vent Vivien Leigh, et, pour pousser la symbolique encore plus loin, l’actrice Hattie McDaniel, première actrice noire à avoir obtenu un Oscar pour son incarnation de Mammy, dans le même film. Mais y figurent aussi un certain nombre de personnages issus de l’imagination inventive de Murphy.
Des revendications profondes
Liberté sexuelle, homosexualité et égalité des races… le message est clair : Ryan Murphy prône le respect de la différence et c’est en blâmant cette société des années 50 dont la mentalité tend à évoluer, qu’il rappelle volontiers à son jeune public à quoi doit ressembler notre monde actuel.
Un scénariste noir et homosexuel, une actrice principale noire dans le rôle d’une anglaise, deux producteurs eux aussi attirés par les hommes… la série ne manque pas de personnages forts et libres. Libres de rêver, libres de s’afficher main dans la main avec l’être aimé, qu’il soit du même sexe ou non, blanc ou noir.
On ne pouvait rêver de meilleure chute, dans une saga hollywoodienne, que cette cérémonie des Oscars dans la dernière partition, qui vient magistralement clôturer les sept épisodes que compte le programme.
Lors de ce passage de récompenses, le discours de Laura Harlier alias Camille Hollywood, déjà vue en figure de la lutte contre la ségrégation dans BlacKkKlansman, de Spike Lee (lui-même très engagé), est très fort : « Quand j’étais petite fille, je marchais dans la rue et on me traitait de tous les noms, mais jamais de star », confie-elle sous les yeux larmoyants d’Archie, alias Jeremy Pope, son alter ego dans la série. « Merci à l’Académie d’avoir veillé à ce qu’aucune petite fille qui regardera cet écran ne se dise qu’il y a des limites à ce qu’elle peut accomplir » …
Les petites filles… mais pas seulement. Car les spectateurs ne pourront rester insensibles à cet éloge de la modernité.
Sortie : 1er mai 2020 sur Netflix – Durée : 7 x 60 mn – Réal. : Ryan Murphy et Ian Brennan – Avec : David Corenswet, Darren Criss, Laura Harlier… – Genre : drame – Nationalité : Américaine
Côté casting justement, Laura Harlier est tout simplement éblouissante dans la peau de Camille Hollywood, actrice de couleur qui tente comme elle peut de s’imposer sur le devant de la scène. Darren Criss propose une prestation bouleversante, qui fait oublier Glee, la teen-série qui l’a révélé. Quant au jeune David Corenswet déjà à la distribution […]