L’Arlésienne : Jésus the Man de Paul Verhoeven

Nombreux sont les tournages sans cesse repoussés. Ici, on vous en parle, on fait le point et on espèreDepuis presque 20 ans, Paul Verhoeven rêve de s’attaquer à Jésus, pour une biographie des plus personnelles. Farce délirante ou vraie réflexion ? On ne le saura peut-être jamais.

Par Denis Brusseaux

Tout amateur de cinéma iconoclaste et polémique en a rêvé. Pensez, une vie de Jésus par Paul Verhoeven, l’homme le moins politiquement correct du monde, un type qui prend plaisir à piétiner les symboles a priori intouchables de l’Amérique (le fric dans Robocop, la puissance militaire dans Starship Troopers), voilà qui laisse envisager un brûlot susceptible de déchaîner les croyants du monde entier.

Et comme le bonhomme n’est pas le dernier des provocateurs, il ne s’est pas gêné pour balancer des petites phrases comme « Je veux montrer que Jésus pissait et chiait comme tout le monde » ou encore « J’hésite à le faire, je ne veux pas mourir », histoire de rendre l’attente encore plus insupportable. Mais gardons-nous des conclusions hâtives, Jesus, the Man pourrait s’avérer bien plus qu’une simple charge aveugle contre le Messie.

Une approche sérieuse

À l’instar de Scorsese, dont La Dernière Tentation du Christ fut jugé à tort comme blasphématoire, Verhoeven est catholique, et tout son cinéma regorge de figures christiques, même si celles-ci sont souvent détournées ou caricaturées (un Jésus en slip dans Le Quatrième Homme, ou le chemin de croix du Robocop lui-même).

Le réalisateur de Basic Instinct semble en réalité réellement passionné par la religion, au point d’avoir rejoint un groupe de travail sur le personnage historique du Christ, le Jesus Seminar, débattant annuellement des nouvelles découvertes en la matière.

De ces réunions, Verhoeven a tiré des réflexions personnelles – pas forcément validées par ses collègues, d’ailleurs – qu’il veut depuis longtemps adapter en film. Devant l’ampleur de la tâche scénaristique, il a d’abord publié un livre en 2007, Jesus of Nazareth.

Trash, malgré tout

Verhoeven y expose sa vision du Christ, homme normal et non pas faiseur de miracles, né du viol de Marie par un centurion et considéré comme un terroriste par les autorités de l’époque. Le Messie et son enseignement y sont envisagés avec respect, mais démystifiés.

Désormais sûr de son fait, le réalisateur a récemment annoncé la réactivation du projet, sous le même titre que son livre, avec Roger Avary (Killing Zoe) à l’écriture. Bon, ça sent quand même un peu le souffre, on est rassurés

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