L’Arlésienne : Akira

Article publié le 9 février 2018 et mis à jour le 18 août 2020.

Nombreux sont les tournages sans cesse repoussés. Ici, on vous en parle, on fait le point et on espèreOn en a rêvé, ils ne l’ont pas fait. Après des années de tentatives avortées, le Akira-live de Warner semble tombé aux oubliettes. Pourquoi ?

Par Denis Brusseaux

Quand Akira sort sur les écrans français en 1991, il devient aussitôt la figure de proue d’une animation japonaise offrant des visions inaccessibles au cinéma traditionnel. C’est bien simple, Katsuhiro Otomo ne cesse d’y enchaîner des séquences dont chacune (ville ravagée par une explosion, mutations à grande échelle, superpouvoirs, satellite tueur, combats urbains, courses à moto et émeutes en pleine ville), filmée avec de  vrais acteurs, coûterait aussi cher qu’un blockbuster de l’époque. Les cinéphiles comprirent aussitôt que pour s’offrir des expériences vraiment démesurées, il fallait désormais chercher du côté des animés nippons…

Mais au cours des années 90, un renversement de situation se produit : tandis que les japonais tendent vers une épure réaliste, avec à la clé des œuvres pour lesquelles le recours à l’animation ne semble pas s’imposer (Jin-Rôh, notamment), Hollywood suit le parcours inverse.

Une réalité sur grand écran

Grâce à l’explosion de la synthèse, les super-héros aux exploits délirants deviennent une réalité sur grand écran, avec un niveau de fidélité croissant par rapport aux comic books. Logique dans ces conditions qu’en 2002, année du Spider-Man de Sam Raimi, Warner se soit lancé dans un projet fou mais possible : adapter Akira – le manga d’origine et non le long-métrage – en live.

Mais au fil des ans, tandis que les réalisateurs (Stephen Norrington, Ruairi Robinson, Albert Hughes et enfin Jaume Collet-Serra) se succèdent, il devient évident qu’Akira ne peut s’envisager comme un film d’action ordinaire, tant ses thèmes (drogue, mysticisme, fin du monde), son ultra violence et ses personnages ambigus en font une œuvre profondément adulte.

Tandis que le budget s’étiole (90 millions de dollars seulement pour faire deux films) et que le scénario, simplifié et aseptisé, se fait vilipender par les fans, le film est annulé en janvier 2012.

Aux dernières nouvelles, le serpent de mer Akira serait à nouveau d’actualité avec Taika Waititi, le réalisateur de Thor : Ragnarok, aux commandes. Cela fait maintenant dix ans que la franchise a été acquise par Appian Way, la firme de Leonardo DiCaprio et Andrew Lazar.

Avec Akira, brûlot déguisé en super-spectacle, Hollywood a sans doute trouvé la limite de son propre système.

AKIRA EN PIèCES DéTACHééS

On peut construire un Akira-live avec des fragments d’autres films.

Electra Glide in Blue

(James William Guercio, 1973)
Des poursuites en moto dont les chorégraphies ont nettement inspiré Otomo.

Fury

(Brian De Palma, 1978)
Des ados aux pouvoirs psychiques destructeurs, qui préfigurent ceux d’Akira.

Terminator 2

(James Cameron, 1991)
Los Angeles est anéantie, lors d’une séquence qu’on dirait tirée d’Akira.

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