Par Blanche Lefebvre

Malorie, une femme enceinte, se barricade dans une maison pour échapper à une entité mystérieuse qui, une fois vue, pousse les gens au suicide. Cinq ans plus tard, accompagnée de deux enfants aux yeux bandés, elle cherche à se mettre en sécurité.

Comparé à Sans un Bruit de John Krasinski pour son concept similaire, Bird Box de la réalisatrice danoise Suzanne Bier nous propose un récit post-apocalyptique sombre et effrayant et sans compromis.

Adapté du roman éponyme publié en 2014 par Josh Malerman, il s’agit d’une production prometteuse mais qui risque au final de ne pas être à la hauteur de la narration horrifique de Krasinski.

Avec une intrigue lente et parfois simpliste, Bird Box doit en réalité davantage aux vieux films sombres et impitoyables sur la fin du monde de George A Romero qu’au monstre de Sans un Bruit.

Ne s’attacher à personne !

Malorie, une mère célibataire réticente, a très peu réfléchi à son avenir après la naissance de son enfant non désiré. Pressée par sa sœur inquiète (Sarah Paulson qui fait une décevante et brève apparition) d’assister à un rendez-vous prénatal, les deux femmes se retrouvent prises dans le chaos lorsqu’une force mystérieuse commence à tuer des personnes. Enfermée dans une maison avec un groupe d’étrangers, y compris un ouvrier du bâtiment débrouillard, joué avec beaucoup de conviction par Trevante Rhodes, et un ivrogne rusé et mal élevé incarné par John Malkovitch, Malorie n’a d’autre choix que de s’en remettre à ces étrangers si elle et son futur bébé doivent survivre à une fin du monde.

Réapparaissant cinq ans plus tard, Malorie a appris à vivre avec l’horreur de ce qui l’attend ainsi que deux enfants qu’elle tente de mettre en sécurité. En refusant même de donner des noms a ces enfants, on peut aisément imaginer qu’elle voit le monde comme un lieu impitoyable dans lequel il est préférable de ne s’attacher à personne.

Avec une jolie performance, Sandra Bullock excelle en tant que femme qui a appris à compter uniquement sur ses instincts de survie et sa nature pragmatique sans jamais perdre son humanité. Pour sa part, Malkovich est, comme à son habitude, brillamment acerbe pour qui l’apocalypse sert à prouver que sa misanthropie était le bon choix depuis toujours.

Une expérience claustrophobe

Alors que nous suivons deux récits parallèles qui nous emmènent entre le lendemain des événements catastrophiques et quelques années dans le futur, le scénariste Eric Heisserer a développé une histoire qui prend en compte l’effet des événements sur ses survivants de guerre, mais le résultat est assez mitigé.

Suzanne Bier a toutefois réalisé un boulot impressionnant en proposant l’apocalypse comme une expérience évidemment profondément traumatisante, claustrophobe et totalement désespérée, et en choisissant de présenter un monde dans lequel les survivants risquent bien davantage de se retrouver devant une fin macabre que de s’inquiéter de ce qui les attend à l’extérieur. Mais en proposant un récit dystopique décidément élaboré, dans lequel chaque personnage se comporte exactement comme vous le souhaiteriez, Bird Box n’apporte malheureusement rien de nouveau au genre post-apocalyptique.

Les clichés sont légions mais au final Bird Box réussit tout de même à être convaincant notamment grâce au casting et à la réalisation.

Sortie : 21 décembre 2018 sur Netflix – Durée : 1h57 – Réal. : Suzanne Bier – Avec : Sandra Bullock, trevante Rhodes, John Malcovitch… – Genre : horreur – Nationalité : américaine

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Ne s’attacher à personne ! Malorie, une mère célibataire réticente, a très peu réfléchi à son avenir après la naissance de son enfant non désiré. Pressée par sa sœur inquiète (Sarah Paulson qui fait une décevante et brève apparition) d’assister à un rendez-vous prénatal, les deux femmes se retrouvent prises dans le chaos lorsqu’une force mystérieuse commence […]